Alfa Romeo Stelvio phase 1,2, préparation mentale

L’Alfa Romeo Stelvio attend sagement son restylage. D’autant plus calmement que la marque transalpine a pris la bonne habitude d’assurer l’évolution technique et technologique de ses modèles entre deux mises à jour majeures. C’est le cas ici du prestigieux SUV qui poursuit sa course en avant.

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Contraint d’adapter sa stratégie à un contexte particulier, Alfa Romeo n’atteindra pas les objectifs de nouvelles sorties fixés lors du grand plan de groupe élaboré au tournant des années 2010. Fiat voulait alors répartir les rôles. À charge pour la marque mère de séduire le grand public, notamment à travers les déclinaisons de sa 500. Alfa Romeo s’attaquerait au premium. Lancia avait fait les frais de cette stratégie, disparaissant corps et biens. Mais le paysage, en particulier écologique, a changé depuis 2015. Les investissements nécessaires pour passer à l’électrique ou encore progresser sur le chemin de la voiture autonome ont bouleversé les plans du groupe transalpin. L’union manquée avec Renault, puis le mariage de raison avec PSA s’inscrit dans ces contingences-là. En attendant un nouvel élan, Alfa mise donc sur des valeurs sûres, au premier rang desquelles on trouve le Stelvio, le premier SUV de l’histoire de la marque.

Atout charme

Sorti en 2017, le Stelvio est rapidement devenu le fer de lance d’Alfa Romeo, avec quelque 30 000 unités vendues en 2018 et sans doute 20 000 en 2019. Il faut dire que le bellâtre italien est né sous une bonne étoile. Reprenant la plateforme de la Giulia, le SUV a pu en effet bénéficier de tout le savoir-faire de Maserati, en termes de châssis, et de Ferrari en termes de motorisation, notamment celui de la version Quadrifoglio.

Pas étonnant, alors, que l’on retrouve une grande partie des éléments qui font la qualité de la Giulia sur le premier SUV de Biscione. À commencer par le style. Avec ses rondeurs parfaitement équilibrées et son élancement sportif, le Stelvio est un véritable séducteur. Il n’a en tout cas pas à rougir face à son luxueux grand frère du groupe, le Maserati Ghibli, ou devant le Jaguar F-Pace, les deux séducteurs en vogue. L’intérieur est à l’avenant avec un soin tout particulier apporté aux finitions : plastiques moussés, bois et cuir (en option pour la sellerie) offrent un haut niveau de satisfaction, même si l’on aurait pu s’attendre, orientation premium oblige, à un petit supplément d’âme luxueux, histoire de pinailler. On doit cependant s’incliner face au dessin de la planche de bord qui, rehaussée par un grand écran central parfaitement fondu dans l’ensemble, est tout simplement une merveille ! L’habitabilité, à l’avant comme à l’arrière, grâce notamment à une excellente garde au toit, est remarquable et le coffre se situe parfaitement dans la moyenne avec ses 525 litres.

Pour continuer sur cette belle lancée, Alfa n’attendra pas le restylage prévu un peu plus tard dans la décennie qui s’ouvre. Le Stelvio connaît une mise à jour d’ampleur. La carrosserie n’évolue certes pas, mais de nouveaux coloris (blanc lunaire, vert, bleu, ocre et rouge Villa d’Este 6C) font leur apparition au catalogue. Les niveaux de finition sont revus et corrigés, reprenant les anciennes appellations devenues cultes de la marque : Super, Ti, Sprint et Veloce. Les principaux changements se situent à l’intérieur, où le système d’info-divertissement connaît un vrai bond en avant. L’écran 8,8 pouces est désormais compris dans la dotation de série sur l’ensemble de la gamme. Celui-ci en profite pour passer au tactile. La présentation, claire et intuitive, est un modèle du genre. De nouvelles fonctionnalités connectées font leur apparition, comme e-call avec assistance, le verrouillage et déverrouillage des portes via un smartphone, la localisation en temps réel du véhicule, l’accès aux paramètres comme la vitesse et la zone de déplacement du véhicule (pratique en cas de vol). Un hot spot Wifi est également de la partie, permettant de connecter jusqu’à huit appareils. Recherche de points d’intérêts, alerte trafic, météo et radars en temps réel sont au programme. Le perfectionnement des aides à la conduite est à l’avenant avec la lecture des panneaux, l’assistance au maintien dans la file grâce à la direction active, la conduite semi-autonome dans les bouchons (avec respect des limitations de vitesse) ou encore la surveillance de somnolence du conducteur. Tout ceci s’intègre parfaitement dans une console de bord améliorée et derrière un tout nouveau volant.

Grand routier

Sous le capot, on retrouve les très populaires 2 l turbo essence et 2,2 l diesel. Au sommet de la gamme, le bloc V6 biturbo 2,9 l, proche de celui de la Maserati Ghibli, trône aussi fièrement du haut de ses 510 ch. Un peu moins tonitruant, mais toujours très sportif, le 4-cylindres essence de 280 ch est un excellent choix pour porter cet affriolant SUV. Mention spéciale à la boîte de vitesses automatique à huit rapports. L’ensemble est porté par un châssis aux qualités dynamiques toisant largement la concurrence allemande. Pour cette nouvelle version, Alfa a beaucoup travaillé l’insonorisation de son SUV. Celle-ci progresse nettement, mais ne se hisse pas au niveau des spécialistes du genre. Pour gérer ce monstre de puissance, la transmission se comporte, en conditions normales, comme une propulsion, avec l’intégralité du couple envoyé aux roues arrière. Dès que l’adhérence se dégrade, celui-ci est transféré en temps réel jusqu’à 50 % sur l’avant, pour un comportement routier sans faille.

Le premier prix est à 41 300 € et il faudra compter environ 55 000 € pour les performantes versions de milieu de gamme, ce qui place le Stelvio, une fois encore, largement dans les roues de la concurrence.