Anne-Virginie Diez, le partage décomplexé de l’histoire de l’art

À la fois salariée au Fonds régional d’art contemporain à Sélestat (FRAC Alsace), conférencière auto-entre-preneur et aux manettes de deux associations, Anne-Virginie Diez décrit son profil comme hybride et hyper-intéressant. C’est avec un enthousiasme communicatif qu’elle partage sa passion pour l’histoire de l’art.

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Anne-Virginie Diez au musée Tinguely à Bâle. / ©Dr
Votre voie dans l’art contemporain était-elle toute tracée ?

A-V. Diez : Non, j’ai voulu faire une carrière sportive, j’ai été dans le haut niveau du basket jusqu’au Championnat de France avec mon club d’Eckbolsheim, mais une rupture des ligaments croisés y a mis un terme. J’en garde une philosophie et un esprit d’équipe, et aujourd’hui je fais le lien avec les conférences et projets artistiques, ce partage, cette adrénaline et l’expérience humaine. Je me suis donc plongée dans l’histoire de l’art à la faculté de Strasbourg, j’adore l’art médiéval à ce moment-là, l’archéologie iranienne et je découvre plus qu’un univers, une passion. Pour mon DEA, j’étudie l’œuvre de Robert Muller, un artiste suisse des années 50 avant qu’il ne tombe aux oubliettes. Je le rencontre chez lui, c’était magique, un papi dur et tendre. Il y a les livres mais aussi la vie, ce sont de vrais artistes. Il meurt en 2003 au milieu de mes recherches, mais un jour je finirai ma thèse de doctorat pour lui…

Comment arrivez-vous au FRAC ?

J’y ai fait un stage, et j’y suis toujours ! Le directeur m’a proposé un poste d’accueil alors que je suis timide. Même si je me cachais au début, je suis devenue très bavarde avec le public, parce que c’est loin de la théorie. Il y a ce côté décontraction, ou anecdotes, je le vis tellement bien parce que je partage l’histoire de l’art de façon décomplexée avec les gens. Pour moi, c’est une science et un boulot, pour eux, un loisir. Le FRAC m’a appris ça. Aujourd’hui, je suis en charge de plus de mille œuvres, 600 artistes, je monte des projets sur l’Alsace dans des médiathèques, hôpitaux, maisons d’arrêt, écoles, etc., des résidences d’artiste aussi. Ce sont environ 14 projets par an où nous prêtons nos œuvres et montons une exposition, avec formation, communication, programmation, gratuitement sauf le transport et l’assurance.

L’historienne de l’art au musée Frieder Burda à Baden-Baden.
Parallèlement, vous êtes aussi conférencière et présidente d’associations ?

Oui, je fais des conférences notamment au Musée Würth suivant les cycles d’expositions, à l’université populaire aussi, et là où on m’appelle pour creuser un sujet, j’ai 70 conférences prêtes. Et je suis présidente de MAD (Mad about Art and Design), nous avons fait dix expositions à la Krutenau à Strasbourg, et les Noëls contemporains à Sélestat. Cela rejoint l’autre association où je suis vice-présidente, La Poudrière créée en 2023 à Sélestat, où nous allons organiser un NO-ël décalé, du 2 au 24 décembre, pour les gens qui n’aiment pas Noël…

Renseignements Anne-Virginie Diez sur Instagram et Facebook