42 ans que ça dure ! Revue de cabaret satirique, la Revue Scoute est devenue un rendez-vous humoristique incontournable en Alsace. « Quand on monte sur scène, c’est pour faire rire les gens. Et puis on a une liberté extraordinaire ! », confie Patricia Weller, la régionale de l’étape avec 38 revues à son actif. Raphaël Scheer, lui, se demande encore comment fonctionne la boutique après plus de 20 ans de scène, mais se répète toujours les dires de Patrick Missoffe : « Une bonne idée qui n’est pas drôle n’est pas une bonne idée : Il faut réussir à saisir et à détourner quelque chose dans l’actualité ».

©Patrick Kupferschlaeger
La démocratie en fil rouge
Le problème avec l’actualité, c’est qu’elle circule vite. « Les choses qui paraissent énormes en octobre (moment de l’écriture des sketchs ndlr) sont parfois secondaires en janvier. Il nous fallait un personnage facile à croquer, qui n’en loupe pas une par jour », explique Patricia Weller. Inutile de chercher bien longtemps… « On est partis sur Trump, avec le retour des valeurs anciennes, de l’homme viril, des décisions arbitraires… Et malheureusement, l’actualité nous a donné raison », souligne Raphaël Scheer.
La satire en moteur
La Revue Scoute ne recule devant rien : de la bonne sœur frustrée de ne pas avoir été touchée par l’Abbé Pierre aux bébés flingueurs qui dealent en crèche – signe que la délinquance commence dès les couches culottes -, tout y passe ! « Ça peut paraître choquant parfois, comme si on n’avait pas le droit d’en parler. Mais il faut qu’on s’empare des sujets pas drôles », rappelle Patricia Weller, qui joue également une commerçante strasbourgeoise « pas très sympa ». Quant à Raphaël Scheer, il sera François Hollande, Jean-Philippe Vetter et Benyamin Netanyahou. Joyeux mélange… Mais c’est là toute la force de la troupe : les comédiens incarnent plusieurs personnages, avec la touche d’impro qui donne toute sa saveur au spectacle. De quoi faire faire vibrer les zygomatiques !