Né en 1969 en Côte d’Ivoire, il a grandi dans le Pas-de-Calais avant de rejoindre l’Alsace. Son long et brillant parcours le mènera à Haguenau, à la direction générale de Sigmaphi Electronics, filiale du groupe Sigmphi, une PME familiale spécialisée dans les technologies pour accélérateurs de particules. Sigmaphi conçoit, fabrique et mesure des aimants, des alimentations électriques, des amplificateurs RF, des lignes de faisceaux pour accélérateurs de particules.
Pour commencer, pouvez-vous nous résumer votre parcours ?
Je souhaitais faire une carrière dans le management de projet, avant de diriger une entreprise. C’était un objectif clair. J’ai fait mes études d’ingénieur à Paris, je suis parti un an en Écosse, j’ai fait Sup de Co Paris. Mes premiers pas professionnels m’ont amené deux ans en Thaïlande pour développer et vendre des projets d’infrastructures télécom, puis j’ai passé cinq ans chez Schneider Electric à Grenoble pour des projets de réseaux électriques haute tension à travers le monde. En 2001, je suis entré chez Hager à Obernai avec l’objectif de développer des usines au Brésil, en Chine et en Pologne. Ensuite j’ai piloté le projet de nouveau disjoncteur, qui a engendré la restructuration de l’usine. Je suis resté huit ans chez Hager.
C’est à partir de là que vous découvrez l’Alsace ?
J’ai choisi l’Alsace. J’avais une très bonne image du territoire, j’aime les régions avec un patrimoine culinaire assez intéressant. En sortant de chez Hager, j’ai passé un an et demi chez Labonal à Dambach-la-ville, comme directeur industriel. C’était formidable d’être encore une sorte de village gaulois qui produit des chaussettes en Alsace, c’était pour moi la découverte d’autres mondes, celui du textile et de la distribution. Ensuite je suis parti à Tours, j’ai pris la direction générale de la société AEG Power Solutions, avec 170 personnes et 37 millions de chiffre d’affaires. Ma famille en avait un petit peu marre de voyager, elle est restée en Alsace. Au bout de cinq ans, j’ai dit stop. En janvier 2016, on m’a proposé le poste de directeur général de Sigmaphi Electronics à Haguenau.
C’est un parcours incroyable, à moins de 50 ans, et en même temps vous êtes dans vos objectifs de vie ?
La question est maintenant de savoir quels sont les objectifs pour la deuxième partie de ma carrière. Je n’ai pas encore la réponse à cette question, même si je me vois encore dans le groupe Sigmaphi qui va se développer aux États-Unis et en Inde, il y aura de nouveaux défis à relever. J’aime les challenges, découvrir autre chose, gérer des projets, je suis un bâtisseur en fait.
À quoi sert un accélérateur de particules ?
Cela permet de faire de la recherche fondamentale, de la recherche sur la matière. Avec un accélérateur, on peut tester de nouveaux produits cosmétiques, de nouveaux dissolvants, par exemple. On peut aussi déterminer ce qu’un homme préhistorique a mangé, en analysant les excréments. Ils sont aussi présents dans le monde de l’hôpital. Depuis 2014, la protonthérapie est développée pour traiter les cancers. Le traitement peut durer moins d’une demi-heure, l’autre avantage est que le patient n’a aucune séquelle. Avec l’accélérateur de particules, on est très précis, on irradie uniquement la tumeur. Dans les années à venir, la Chine va construire une cinquantaine de centre. En France, il en existe deux. Il y a un manque d’information sur le sujet. Pourtant cette méthodologie pourrait traiter 40% des cancers dans les 10 à 15 ans à venir.