Saessolsheim : Des jeunes restaurent un trésor

La société par actions simplifiée (SAS) Imodis a été fondée pour réaliser un projet ambitieux : rénover un ancien bâtiment agricole du XVIIIe siècle. Les dix amis qui composent l’équipe des travaux souhaitent revaloriser l’endroit pour l’inscrire définitivement dans le patrimoine de la région.

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Les dix membres et actionnaires de la SAS Immodis (dans le désordre) : Félix, Antoine, Thomas, Julien, Charlène, Pierre, Laura, Luc, Lucas et Jean-François. ©Imodis

En décembre 2018, Félix Mathis, ingénieur en génie civil et futur président co-fondateur d’Imodis tombe sous le charme de l’édifice composé de trois bâtiments et implanté sur un grand terrain proche du centre de Saessolsheim. C’est l’un des corps de fermes le plus imposant d’Alsace. 

« En pénétrant dans certaines pièces, j’ai pensé à un projet de rénovation différent. Ce genre d’endroit n’est pas fait pour servir uniquement de lieu d’habitation», raconte-t-il. Comme ses amis et futurs collaborateurs tous âgés de 25 à 30 ans, il est happé par l’atmosphère qui se dégage du lieu. De là va naître une idée fixe : restaurer un haut lieu du patrimoine, et transformer la bâtisse en un espace modulable capable d’accueillir du public. L’objectif est de pouvoir y accueillir des spectacles, des concerts, des mariages, et toutes sortes de manifestations qu’ici la fin des travaux prévue en 2023.

Connu dans le coin sous le nom de s’Hàrtzjerje hoft, ce domaine agricole et viticole employait une dizaine de valets au plus fort de son activité. La cuisine et ses grands volumes, certaines parties de l’espace principal, la « grande stub », conservent aujourd’hui encore des traces de l’époque comme un poêle en fonte datant de 1895 qui porte le nom des anciens propriétaires. 

Les deux étages supérieurs où logeaient les maîtres du domaine ont été rasés par Imodis pour être reconstruits. L’enjeu principal des travaux, comme l’explique Thomas Logel, le chef de chantier, est de « conserver le charme de l’époque ». C’est aussi pourquoi une grande partie des poutres, des tuiles et des pierres qui seront utilisées pour la construction sont issues du démontage d’autres maisons. 

« Ce n’est pas un simple projet de rénovation, c’est devenu un devoir de revalorisation du patrimoine architectural », termine Félix Mathis, caressant l’espoir que, très bientôt, les collectivités locales s’intéressent plus en détail au projet pour amorcer les premières phases de la nouvelle vie de ce bâtiment remarquable.