Dompter sa moto

Ce n’est pas un hasard si la pratique de la moto requiert un permis jugé difficile à passer : le pilotage est un art délicat qui demande une adaptation parfaite aux comportements de sa monture. Tour d’horizon des risques du métier.

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Bien maîtriser sa moto, c’est aussi apprendre à prévenir ses comportements à risque. Et l’on peut distinguer trois grands dangers : le guidonnage, le wobbling et le louvoiement.On parle souvent à tort et à travers de guidonnage pour définir les louvoiements du guidon d’une moto. Mais ce terme détermine un comportement bien précis : le guidon change violemment de direction autour de son axe de rotation, allant d’un point de butée à un autre de manière brutale. À tel point que le pilote peut se retrouver éjecté instantanément. La plupart du temps, le guidonnage intervient lorsque le train avant n’est pas parfaitement en appui sur le sol (phase d’accélération, revêtement à risque, choc sur la roue arrière qui déstabilise la moto…).

Il est recommandé, dans la mesure du possible, de ne pas tenter de contrarier ce mouvement impressionnant, en s’accrochant trop fortement au guidon notamment. L’idéal est de laisser la moto retrouver seule son équilibre, en l’aidant d’un très léger coup de gaz. C’est bien sûr nettement plus facile à dire qu’à faire. Mieux vaut donc prévenir que guérir. La plupart du temps, c’est le mauvais réglage des suspensions qui est responsable de ce comportement dangereux. Il ne faut pas trop les durcir (bien les régler lorsqu’on passe d’un trajet en duo à un trajet en solo, par exemple). Une mauvaise pression des pneumatiques, ou leur état, ainsi qu’un déséquilibre des masses (bagages, top-case…) peuvent aussi entraîner le guidonnage. Autant vérifier ces points avant de prendre la route.

Le wobbling

Le wobbling est un terme anglais dérivé de wobble qui signifie trembler. À deux-roues, il désigne une oscillation du guidon autour de son axe de rotation. Ce comportement est nettement moins dangereux que le guidonnage, puisque la direction ne navigue pas rapidement de point de butée en point de butée, mais il peut s’avérer désagréable et entraîner quelques drames. Violent, le guidonnage se « contrôle », dans la mesure du possible, en laissant le guidon retrouver sa stabilité grâce à la rigidité de la moto. Le wobbling, au contraire demande à ce qu’on tienne fermement le guidon pour éviter tout écart de direction. Étant donné qu’il agit principalement sur le train avant, il peut ainsi être contrecarré.

Mais il est nécessaire de remonter à ses causes pour le faire définitivement disparaître. Et celles-ci sont multiples. L’usure des pneumatiques et la première d’entre elles. En cas de wobbling, il est conseillé de remplacer le pneu avant et d’en profiter pour faire contrôler l’équilibrage de la roue, autre tare à l’origine du wobbling. Bien sûr, une pression inadaptée entraînera également un tel comportement. Autrement, il faudra regarder du côté de la colonne de direction qui peut être trop ou pas assez serrée, de l’amortisseur et de la fourche ainsi que des embouts de guidon.

Le louvoiement

Le louvoiement est un phénomène que connaissent bien les vieux routiers qui ont fait leurs armes sur des modèles dont le carénage se souciait assez peu des contraintes aérodynamiques. La mauvaise pénétration dans l’air de ces motos provoquait une sorte d’ondulation de celle-ci, se répercutant de l’avant vers l’arrière. C’est ce que l’on appelle le louvoiement : le deux-roues ondule autour de sa trajectoire suivant une courbe sinusoïdale plus ou moins ample. Ce mouvement est nettement moins violent que le guidonnage et sa fréquence est plus faible que celle du wobbling, mais le véhicule aura tout de même bien du mal à suivre la direction imposée par le pilote, ce qui peut avoir des conséquences plus que fâcheuses, la chute n’étant pas à exclure.

Généralement, le louvoiement débute à une vitesse relativement élevée. La roue avant s’allège, le guidon se met à flotter et l’arrière oscille. Il faut alors prendre le parti de réduire son allure, sans brusquer la commande des gaz. Un léger coup de frein arrière devrait redonner de la rigidité à l’ensemble. Serrer la moto entre ses jambes et relâcher la traction sur le guidon seront également utiles.