Comment prévient-on la douleur ?
Dr Cohen : Les deux choses les plus importantes pour la douleur, c’est la sédentarité et le manque d’activité physique. Donc faites le sport que vous aimez ! Même pour une arthrose du genou, il faut bouger et marcher, parce qu’il va y avoir une sécrétion d’endorphine et la libération de myokine qui a un effet anti-inflammatoire. Ensuite, évitez les médicaments, le surdosage du paracétamol et les antidouleurs opioïdes, sources d’addiction.
En fait, votre livre fait dix propositions pratiques d’hygiène de vie pour prévenir plutôt que guérir…
J’ai l’appelé comme l’a voulu l’éditeur, mais en fait c’est « vivre en meilleure santé plus longtemps, plus heureux et (presque) sans douleur ». Parce que le premier chapitre, c’est le stress, la dépression, apprendre à gérer le burn-out. Le deuxième, c’est rompre avec la sédentarité ; le troisième manger équilibré et varié, pour un microbiote intestinal de qualité…
L’alimentation tient un rôle préventif crucial ?
On peut privilégier le régime méditerranéen et fuir la nourriture industrielle, trop sucrée, salée, grasse, bourrée d’additifs, je le vois chez mes secrétaires à midi ! Non seulement ça vaut de l’argent, mais il faut prendre le temps de faire sa salade de tomates ou sa choucroute ! Et évitez les sodas : je ne comprends pas qu’en France avec la gastronomie qu’on a, on voit des gamins avec un cola, je leur dis prenez un verre de vin ou une orange pressée !
Viennent ensuite le sommeil, la vitamine D, l’amour, entretenir ses neurones… Et enfin, le bonheur selon vous serait un antidouleur ?
C’est la phrase de Voltaire, « j’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé ». Il faut tout faire pour cultiver le bonheur, l’optimisme, accepter les situations telles qu’elles sont, et le rire, le rire, le rire, ça fabrique ces médiateurs comme la sérotine, l’endorphine et la dopamine, l’hormone de la récompense. Et aussi s’entourer de gens sincères et agréables, et se faire des petits plaisirs momentanés de tous les jours.
L’info en plus
Qu’est-ce que l’épigénétique, dont il est question dans le livre ? « C’est savoir amorcer des petits changements dans l’environnement proche, dans l’hygiène de vie, le comportement, qui modifient l’expression de nos gènes, et peuvent littéralement transformer notre vie. » Se sentir bien dépend à 80% de l’épigénétique, et seulement à 20% de notre patrimoine génétique.