dimanche 8 décembre 2024
AccueilLes Alsacien(ne)sInvitésEmilien Denner, 15 ans et déjà sur les traces des plus grands.

Emilien Denner, 15 ans et déjà sur les traces des plus grands.

Ils sont unis dans une aventure aussi soudaine qu’extraordinaire. Éric, le père, passionné de formule 1 depuis tout petit. Il y a trois ans, il prend la gestion d’un circuit international de karting à côté de Karlsruhe. Émilien, le fils, né en 2002, le 21 mars (comme un certain Ayrton Senna). Il était plutôt destiné au basket. Il y a un an et demi, il n’avait jamais touché un volant. Il est aujourd’hui l’un des meilleurs pilotes du monde de kart, les portes de la Formule 1 lui sont grandes ouvertes. 

Rencontre avec Éric, le père, qui nous raconte une incroyable histoire qui ne fait que commencer et que Maxi Flash suivra de très près. 

Comment Émilien a-t-il découvert le kart ?

Pendant l’été 2016, il passe son temps à jouer sur sa PlayStation. En août, il vient m’aider sur la piste, à contrecœur. Pendant un mois, il distribue les feuilles de chrono, il enregistre les clients, pas content du tout, ça ne lui plaît pas. Chaque soir je lui suggère de faire un tour avec un kart grand public, mais il refuse. Trois jours avant la fin du mois, il sympathise avec un jeune Allemand qui lui propose de rouler avec lui. Et là, il réalise immédiatement le record du tour, le meilleur sur vingt mille clients, c’est aussi spectaculaire qu’incroyable. Après, il souhaite rouler avec un kart de compétition, il passe de 9 à 30 chevaux, beaucoup plus de vitesse, de finesse de pilotage, il est toujours très à l’aise. Trois semaines plus tard, il établit le record d’un circuit qui tenait depuis 15 ans.

Mais il ne s’arrête pas ?

Il veut aller plus loin, rouler avec les karts de plus de 50 chevaux, les plus puissants. Dans un premier temps, je refuse, il n’a pas quinze ans, c’est la catégorie reine avec des pilotes adultes très expérimentés. Le vivier pour la formule 1. Avec des moteurs hyper pointus, il faut encaisser plus de 4G au freinage, presque autant à chaque virage, c’est éprouvant physiquement. Émilien insiste et je finis par accepter. Il roule pendant plusieurs semaines, améliore ses chronos et veut faire de la compétition. Évidemment je suis contre, il est trop jeune pour affronter cinquante furieux expérimentés de 23 ans de moyenne d’âge. Je cède encore une fois. Le voilà dans le championnat allemand le plus réputé au monde. Après les trois premières courses, il est deuxième du général.

C’est tellement spectaculaire que vous décidez de l’inscrire dans une course internationale…

Oui, et il termine troisième des qualifications. Pendant la course il se fait éjecter par le champion d’Europe, le protégé de Ralph Schumacher, mais tout le monde voit qu’il réalise de sacrées prouesses. Les propositions affluent. Il entre chez CRG, la référence mondiale des grands champions comme Michael Schumacher, Lewis Hamilton ou Marc Vestappen. Émilien dispute le Championnat du monde avec un kart qui passe de 0 à 100 en deux secondes quatre, exactement comme la F1. Physiquement il est très fort, il se défend très bien et termine parfois dans le top 15, dans le top 10 une fois. La presse allemande le considère comme « le jeune prodige français », en Angleterre on parle d’une « ascension historique dans le sport mécanique ».

Pourquoi c’est spectaculaire ?

Parce que ceux qui réussissent à ce niveau-là ont tous commencé à cinq ou six ans. Ce sont des talents précoces, ils ont beaucoup d’expérience. Mon fils n’a que 15 ans. C’est totalement incroyable. Son ambition est clairement de devenir pilote de formule 1.
La prochaine étape sera la F3, une équipe lui a déjà proposé des essais.
  

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