Faut pas chercher les Alsaciennes… sinon, elles s’énervent.

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On doit avoir ça dans nos gènes, d’ailleurs, parce que ça ne date pas d’hier… La preuve : l’une des plus intéressantes histoires que l’on raconte à ce sujet remonte au tout début du XIIe siècle ! Henri V, alors à la tête du Saint Empire romain germanique, auquel l’Alsace appartenait, était de passage, par un joli printemps fleuri, du côté de Rouffach. En tant qu’empereur, l’homme n’avait pas pour habitude de s’embarrasser de scrupules. Il avait tout naturellement demandé au bailli de la ville de se débrouiller pour lui procurer une jolie jeunesse pas trop sotte. Histoire de lui tenir compagnie au coin du feu. C’est ainsi que la fille du greffier, aussi ravissante qu’érudite, fut sauvagement enlevée pour le bon plaisir de Sa Majesté Impériale.

Balance ton empereur !

Compte tenu du contexte, l’infortunée jeune fille n’en menait sans doute pas large. Avait-elle prévu d’échapper à ses ravisseurs ?
De marquer de profondes griffures le visage de celui qui la brutaliserait ? L’histoire ne le dit pas, mais ce que l’on affirme, c’est qu’une immense cohorte de femmes en fureur se mit en marche vers le château d’Isenburg, rouge de colère et armée de fourches bien pointues. À la tête du groupe, un bon gros bélier qui enfonça la porte de l’édifice, permettant aux attaquantes de se ruer à l’intérieur en hurlant des paroles vengeresses. Elles auraient balancé l’empereur du haut de la tour, si elles l’avaient trouvé.

Heureusement pour son matricule, le triste sire s’était débiné, apparemment par une porte dérobée. Quant à l’affreux qui avait livré la jeune fille pour complaire à celui-là, il manqua de finir écorché vif….

Sylvie de Mathuisieulx