Ferrari Roma, la classe à l’italienne

Ferrari enrichit sa couronne d’un nouveau joyau : la Roma. Cette sublime GT sera l’une des grandes stars du Salon de Genève, écrin parfait pour une reine de la route.

0
1032

Les beautés pures, souvent, désorientent. La Roma ne fait pas exception. Cette petite GT, en princesse altière, aime se jouer des codes, jusqu’à les briser.

Face à ces courbes langoureuses, ces ailes envoûtantes, cette poupe pleine de promesses, cette chute de pare-brise vertigineuse qui renvoie loin vers l’arrière de la cabine, comme si la Roma était prête à vous sauter dessus, face à ces feux arrière remontant sur les ailes, face à l’absence de toute forme de nervure ou d’arête, face à ce regard fin et perçant, l’œil vacille, cherche des repères auxquels se raccrocher avant de tomber énamouré. Quelle maîtrise du trait, quelle finesse ! On est loin des dernières productions de Ferrari, sans doute plus proche de ce que pourrait créer Aston Martin, mais l’effet de surprise participe au plaisir pur de découvrir cette nouvelle reine transalpine.

La belle…

La lunette arrière dispose d’un étonnant aileron mobile. Celui-ci se positionne sur trois niveaux : Low Drag, Medium Downforce et High Downforce. Le premier mode soigne la ligne parfaite de la GT en se fondant dans la continuité du pavillon. Le mode intermédiaire renforce un peu la tenue au sol en générant 30 % de déportance maximale. Le niveau le plus élevé s’incline de 135° par rapport à la lunette, offrant un précieux appui dynamique de 95 kg à 250 km/h (sur circuit, bien sûr…). La position LD s’utilise sur une plage de vitesse allant de 0 à 100 km/h. Longue de 4,65 m, la Roma vient se placer, dans la gamme du Cheval Cabré, entre la Portofino et la GTC4 Lusso.

Il s’agit d’une 2+, c’est-à-dire qu’il existe un espace à l’arrière où deux personnes sont censées pouvoir s’installer. Dans les faits, ce sera surtout un bon palliatif à l’absence de coffre pour placer quelques menus bagages. L’intérieur est structuré autour de deux cellules que l’on croirait indépendantes : celle du passager et celle du conducteur. La sensation de confort est totale. Comme toutes les productions de Ferrari, l’aménagement et les matériaux relèvent du grand luxe.

Une instrumentation digitale vient casser le côté un peu trop classique de la présentation générale : il s’agit d’un immense écran incurvé de 16 pouces, un peu comme sur la Porsche Taycan. Le passager, lui, se retrouve en face d’un deuxième écran, plus petit (8,4 pouces), qui permet d’accéder à des fonctionnalités multimédias et d’agir comme un vrai copilote. Entre les deux, une autre dalle concentre le système d’info-divertissement central.

… et la bête

Sous le capot, le bolide cache un véritable joyau qui lui confère tout son caractère : le V8 turbo de Maranello. Ce monstre placide développe dans un souffle rauque 620 ch et 760 Nm de couple. La belle se transforme en bête, dévorant le 0 à 100 km/h en 3,4 s et atteignant les 200 km/h en 9,3 s. La vitesse maximale est fixée à 320 km/h. Seule compromission avec les injonctions du temps, la Roma a été obligée de composer avec un filtre à particules. Ce dispositif ne semble pas étouffer outre mesure le V8 dont la mélopée reste inégalable. La sonorité générale a d’ailleurs été l’objet de tous les soins : deux silencieux ont été supprimés à l’arrière afin de réduire la contre-pression dans les lignes d’échappement et les soupapes de dérivation sont désormais usinées avec une forme ovale. Pour contenir tout cela, la Roma étrenne une nouvelle boîte de vitesses à double embrayage et huit rapports. Exemplaire, celle-ci confère à la GT une polyvalence bluffante et un confort de conduite remarquable en ville.

Côté technologies motrices, la Roma mise sur le système Side Slip Control (6.0) et le Ferrari Dynamic Enhancer, pour un meilleur dynamisme dans les courbes. Enfin, on retrouve le célèbre Manettino et ses cinq modes de conduite (Wet, Comfort, Sport, Race et ESC-OFF). Face à autant de qualités naturelles, l’Aston Martin Vintage V8 (155 000 €), la Jaguar F-Type SVR (145 000 €) et la Porsche 911 Carrera Turbo S (140 000 €) peuvent trembler. La Roma se joue même de leurs « petits » tarifs puisque la belle devrait s’afficher à 200 000 €. Une reine ne se brade pas.