Pour l’instant, le village est une ferme. Au tout début, cet espace n’accueillait qu’un four à l’ancienne et quelques bancs, « au cœur d’une forêt peu hospitalière », comme dirait Anthony Ahmed-Yahia, le président de l’association Guerres historiques. Accompagné par d’autres camarades amateurs de reconstitution historique, le groupe s’est tourné vers la clairière voisine : « Nous y avons construit plusieurs enclos et abris pour nos animaux ».
Ici, tout est fait à la main, avec les techniques et les matériaux connus de l’époque. Même les animaux sont de races anciennes, certaines sont même en voie de disparition : « Nous avons des oies d’Alsace, des poules alsaciennes – qui apparaissent sur des mosaïques romaines vieilles de plus de 2 000 ans – mais aussi des poules gauloises dorées et des chèvres de Lorraine ».
À côté, un potager, un verger et des champs leur permettent de cultiver légumes, fruits et céréales… Et là aussi, tout doit être d’époque ! Une maison commence aussi à sortir de terre : « Lorsqu’elle sera terminée, nous aimerions bien y intégrer quelques activités comme le métier à tisser ou la poterie ». Ce terrain qui a « beaucoup de potentiel » est un chantier perpétuel.
Un lieu d’apprentissage
Aujourd’hui, l’association ac-cueille déjà des scolaires et des périscolaires sur ses terres :
« Les saisons sont bien chargées. Par exemple, nous proposons des découvertes de métiers pour les enfants, mais aussi du combat pour les adultes. Nous sommes aussi ouverts à accueillir des mariages, des anniversaires et même des enterrements de vie de garçon ou de jeune fille. Tout est possible. Nous avons de plus en plus de demandes, à tous les niveaux », conclut Anthony.
L’association intervient également au musée-maison Krumacker de Seltz. Le 10 septembre, elle y organise la troisième édition d’un événement intitulé « Le sentier des tumuli, au fil du temps ». Ainsi, de 10h à 18h, les curieux pourront déambuler sur le sentier pour découvrir des tenues et des artefacts des personnes qui ont pu être inhumées dans ces immenses tombeaux.
L’info en plus
L’association Guerres historiques a aussi rempli le rôle de « consultant cinéma » à plusieurs reprises, notamment pour Arte, Canal+ et même Netflix. Par exemple, Anthony a participé au tournage de la série Barbarians, pour lequel il a donné son avis sur l’équipement et l’armement.