Avec son bébé dans les bras, Bénédicte navigue entre bureau — la table du salon — et biberon dans sa maison en bois à Gunstett. Charline a trois mois et des chaussons rose pâle avec un arc-en-ciel au pied droit et son prénom au gauche. « Tu as bien grandi, c’est tout juste ! » sourit sa maman avant de remarquer : « J’en fais jusqu’à la pointure 43 ». Si Charline a de la marge, ses trois frères ont tous leur paire : l’un avec le Pokémon Salamèche, l’autre avec « J’peux pas, j’ai pêche ». « L’aîné m’a dit, “Maman, tu m’fais des chaussons ? Mets c’que tu veux dessus”, et comme il aime pêcher… »
De fil en aiguille, elle publie ses créations
C’est exactement le principe qu’a adopté Bénédicte depuis 2020 : personnaliser les chaussons en cuir (pour la semelle), simili cuir et tissu à la demande. Mais tout a commencé lorsqu’elle a été arrêtée pendant sa troisième grossesse, et pour s’occuper, a « envoyé [son] mari acheter une machine à coudre. Une amie est passée pour m’apprendre, et avec YouTube et Internet, j’ai commencé à coudre des petites choses pour Lucas ». De fil en aiguille, elle publie ses créations sur Facebook, son entourage lui en commande, et puis « les pieds grandissent, on me demande un camion de pompier, un panda… »
Infirmière au Liebfrauenthal, Bénédicte exerce à temps partiel : « À 40% depuis que j’ai quatre enfants, mais la couture me prend plus que les 60% restants… » estime-t-elle. Pour autant, elle « aime son métier et veut sortir de la maison », même si les week-ends et les soirées y passent.
Plus de 200 paires
Au rythme d’une heure trente par paire de chaussons (« tout est découpé et cousu main ; plus il y a de petits détails et de fils de couleur, plus c’est long »), elle en est à plus de 200 ! « Certaines personnes m’envoient la photo d’un doudou, qu’ils veulent reproduire sur les chaussons, d’autres veulent la même paire que leur enfant », montre fièrement la couturière. Et pour la rentrée, une série de sacs à broder au nom des écoliers l’attend !