Elle a toujours travaillé avec ses mains, « transformé, adapté, personnalisé des cadeaux ».
D’ailleurs, comment oublier sa première pièce de couture ?
« J’avais 17 ans, c’était une magnifique robe bleu roi pour un mariage. Je voulais la repasser, et le fer l’a trouée. J’ai usé de ruse avec un morceau de tissu que j’avais, et j’ai réussi à la récupérer! Il n’y a que moi qui savais ! » en rigole-t-elle aujourd’hui. Dans son enfance à Kutzenhausen, son père menuisier l’a initiée à la couture, et bien qu’elle ait fait carrière dans le commerce de l’habillement, elle a attendu la retraite pour lancer son auto-entreprise.
Entre des cours à l’Université populaire de Strasbourg, et des stage de peinture textile en Allemagne, à 63 ans, Edith continue à se former, pour continuer à transmettre dans les lieux qui l’accueillent. La vieille machine à coudre Singer de son père est d’ailleurs parfaite pour initier Zoé, sa petite-fille, et tous les autres enfants. Plus que compléter sa retraite, c’est ce lien intergénérationnel qui la motive : « Permettre aux gens de se rassembler et d’échanger, j’aime le contact et le retour, mais aussi pouvoir se déconnecter. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’activités dans les familles, et être dans l’instant présent, à un autre rythme, permet de faire les choses différemment ».
DIY et recyclage
Sans oublier la tendance DIY—do it yourself—et l’aspect recyclage, pour « donner une seconde vie aux vêtements. Tout le monde a des restes de tissus, du lin des aïeux, ou des boutons chez soi » qui, avec goût et patience, deviennent mitaines, tours de cou, tote bags, tableaux… Édith vend aussi sur les marchés ses modèles forcément uniques.
Comme ces pochettes fabriquées avec un vieux jean : « En fonction du ressenti du moment, les enfants ont créé une pochette qui leur ressemble, mais qui ne ressemble à aucune autre, ils sont doués », montre Edith, en glissant sa philosophie : « Au lieu de chercher ce qu’on n’a pas, on peut prendre ce qu’on a ».