D’où ça vient et où ça va

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Je trouve ça toujours intéressant d’aller chercher les origines d’une fête, et voir comment tout cela a évolué au fil du temps. Prenons par exemple cette bonne vieille Saint-Valentin, qui vous a peut-être coûté un restaurant, un bouquet de fleurs voire un petit bijou – ou peut-être en avez-vous en profité.

Traditionnel rendez-vous des amoureux, savez-vous à quand remonte cette tradition de fêter l’amour ? L’Amour, mettons-lui un grand A. Deux traditions viennent en fait se télescoper : une fête traditionnelle romaine, les Lupercales, qui honoraient la nature entre le 13 et le 15 février, le renouveau entre la mort et la vie, et puis une intuition venue de Grande-Bretagne, où, le 14 février, on estimait que c’était le jour où les oiseaux se choisissaient pour fonder leur petite famille. De là est née une fête des amoureux.

Léger strabisme divergent

Mais alors là où ça devient cocasse, c’est quand on lit que l’Église a consacré la Saint-Valentin comme officiellement fête des amoureux à la fin du XVème siècle, tout en combattant le valentinage, une autre tradition « amoureuse »… Jusqu’au Moyen Âge, c’était en effet le jour où les épouses pouvaient aller choisir un autre Valentin pour la journée… Parfois par tirage au sort !
On n’est pas sur le même concept !
J’ai eu beau éplucher le programme de Strasbourg, Mon Amour – qui est soit dit en passant un très bel événement – je n’ai rien trouvé faisant référence au libertinage. Dans une ville d’art et de culture comme la capitale européenne, on peut s’étonner d’à ce point faire fi d’une tradition ancestrale !
Elle s’est peut-être un peu perdue, c’est vrai, mais c’était l’occasion de boucler la boucle.

Et si l’on a le sentiment que l’Amour est davantage latin qu’anglo-saxon, n’oublions jamais que Roméo et Juliette, symboles ultimes des amants magnifiques, ont été imposés au monde par William Shakespeare. C’est ça la Saint-Valentin : sortir de sa grotte, entendre les petits oiseaux, et se laisser séduire.