Haguenau – Eugène Keith sauve les anciens commerces de l’oubli

La période de la pandémie a été l’occasion pour ce retraité haguenovien de se pencher de plus près sur l’histoire de la commune. Il vient de publier un ouvrage sur les commerçants et les artisans du centre-ville, des années 1900 à nos jours.

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Eugène Keith a écrit une douzaine de livres sur le passé de Haguenau et Marienthal. ©DR

Eugène Keith est né et a passé toute sa vie à Haguenau. Après avoir exercé le métier de comptable pendant 25 ans, il a été le gestionnaire de l’institution Sainte Philomène pendant 15 ans. Désormais à la retraite, il se consacre à sa passion : « Je me suis toujours intéressé à l’histoire, tout particulièrement à celle de ma commune. Je collectionne depuis très longtemps les cartes postales et les publicités. Mon père était lui aussi un grand collectionneur, il avait notamment des journaux très anciens. Tout cela m’a permis de me familiariser avec le passé de la ville », raconte-t-il.

Son premier ouvrage date de l’an 2000, lorsque le directeur de l’institution Sainte Philomène lui a demandé d’effectuer des recherches et d’écrire l’histoire de l’établissement. Depuis, il a publié une douzaine de livres, tous consacrés à Haguenau et Marienthal. Eugène Keith fait également partie de plusieurs associations, comme l’Amicale des cartophiles ou la Société d’histoire et d’archéologie : « À titre privé, je donne aussi des conférences et j’organise des visites guidées. Je m’intéresse à toutes les époques et à tous les personnages qui ont contribué à la renommée de la ville, comme Barberousse ou Richard Cœur de Lion », ajoute le passionné.

La maroquinerie Schulz trônait fièrement sur la Place d’Armes en 1910. ©DR

L’histoire de Haguenau, c’est aussi l’histoire de ses commerces 

Le Tome I de « Haguenau, ses commerces et ses artisans d’antan », paru en décembre, se concentre sur la Grand’Rue. Le Tome II vient de sortir. Il est préfacé par Alain Christophel, manager de centre-ville. On y trouve une centaine de photos et de publicités d’époque, et présente l’activité commerciale autour de la Grand’Rue. Enfin, le Tome III, en préparation, mènera les lecteurs jusque dans les quartiers périphériques. Il tenait à cœur d’Eugène Keith de rédiger ces ouvrages : « Il n’existait aucun écrit à ce sujet. J’ai voulu y remédier. Ce livre n’est pas un inventaire à la Prévert, c’est une chronologie des activités qui constituent l’essence de la vie dans notre cité. J’ai réalisé des recherches, dans les musées, aux archives, et recueilli des témoignages de descendants d’anciens commerçants », précise l’auteur.

Selon lui, les choses ont bien changé depuis les années 70. Avant, beaucoup de commerces étaient des affaires de famille, transmises de père en fils. Quelques-uns perdurent, comme les magasins Ury ou Schoefolt, mais d’autres ont été remplacés par des enseignes modernes. Dans le Tome II, l’historien fait revivre l’ancienne maroquinerie Schulz, Place d’Armes, l’atelier du verrier Werlé, qui était un grand artiste, le magasin de vélos et autos Mathis, Place Joseph Thierry, et bien d’autres.

Les lecteurs pourront se le procurer dans les librairies de Haguenau, ou en écrivant à eugene.keith@orange.fr.

Début 1900, le magasin de vélos et d’autos Mathis se situait Place Joseph Thierry. ©DR