Dans la forêt de Haguenau, « 750 tumulus ont été répertoriés », commence Emilie Demongin, la régisseuse des collections archéologiques du Musée historique en parlant des tertres qui ont servi de sépultures, de l’âge de bronze (-2300) à 50 ap. J.-C.. Soit « 23 nécropoles de 8 à 100 tertres » dont certaines sont figurées au sous-sol du musée. Il a donc fallu restreindre le champ d’action, et le site « Kurzgeländ » a été choisi afin que le dessinateur Anthony Reiff puisse représenter en direct une seule de ces tombes lors des Journées de l’archéologie.
Vue en coupe d’un tertre
« Une trentaine de personnes pouvaient y être enterrées, car les tumulus étaient réutilisés, explique Emilie Demongin. Le dessin de reconstitution qu’Anthony va élaborer permettra ainsi de se faire une idée de comment étaient portés les objets, comme les jambières qu’on est obligé de poser à l’envers dans les vitrines ». L’illustrateur va aussi représenter le tumulus dans son élément naturel, car la forêt change et les arbres n’étaient pas les mêmes.
Croquis sous la main, la régisseuse montre une vue en coupe d’un tertre et l’emplacement des corps. « On se sert des carnets de fouilles de Xavier Nessel, dont les originaux seront exceptionnellement exposés, et de ses notes, pour la profondeur, la place des objets… » Par exemple, « il faut imaginer que les fers de lance d’un homme en arme étaient montés sur une lance en bois, qui a disparu avec le temps, mais qui était posée le long du corps et non pas entre les jambes », sourit Emilie Demongin. Fibules, torques, plaques de bronze à la ceinture, épées, poignards, bracelets de chevilles, de nombreux objets seront ainsi à la fois exposés et dessinés. Antony Reiff animera également des discussions autour de l’archéologie, un atelier d’aquarelle et des dessins techniques avec l’Inrap auront lieu, les aquarelles anciennes d’Henri Schmidt seront exposées, et enfin un bac de fouille ravira les archéologues en herbe.