Haguenau – Le costume alsacien dans tous ses états

La costumière Rita Tataï revisite le costume traditionnel dans une ligne de vêtement qui porte bien son nom : « Geht’s ». Venez découvrir ces vêtements à la mode de chez nous dans une exposition qui se tiendra du 27 novembre au 31 décembre à la médiathèque.

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Rita Tataï est costumière depuis quarante ans. / ©DR

« Les oeuvres de Hansi ont ancré dans la mémoire collective le costume du Kochersberg », explique Rita Tataï. Depuis vingt ans, la costumière fabrique, au coeur de son atelier La Colombe à Strasbourg, des costumes pour les parades d’Europa-Park, des cirques, ou encore du théâtre. Mais depuis cinq ans, cette passionnée de costumes traditionnels d’ici et d’ailleurs, revisite l’habit traditionnel alsacien. « J’ai essayé de l’épurer en enlevant certaines pièces. À chaque fois, je me suis demandé si ça faisait encore alsacien », explique Rita Tataï. « J’avais envie que le costume puisse être porté au quotidien et trouve sa place dans les garde-robes d’aujourd’hui », ajoute-t-elle. Dans les costumes revisités, le tablier, pièce typique du 19e siècle a disparu. « Les robes créées pour les femmes sont faites pour aller travailler. Il ne faut pas qu’elles restent figées au dimanche. On doit se sentir bien dedans, qu’elles soient pratiques et adaptées à aujourd’hui, d’ailleurs, elles se lavent en
machine », précise la créatrice. Et les hommes ? « En partant du costume du Kochersberg, on a revisité le gilet. Avant, il était très court, ce qui n’est pas adapté aux pantalons taille basse d’aujourd’hui, donc on l’a rallongé. Moins de boutons, plus de tissus fantaisie », détaille Rita Tataï.

Le costume alsacien revisité en un vêtement du quotidien.

Faire rêver

Réinterpréter le costume alsacien, c’est revisiter une tradition. « Au départ, il a surtout fallu convaincre les puristes qu’on ne dénaturait pas le costume », sourit Rita Tataï. Elle qui s’habille au quotidien en boubou africain, est passionnée de costumes depuis l’enfance. « Petite fille, je m’installais au pied de la scène, pendant les fêtes folkloriques, et je dessinais les robes que je voyais », se souvient cette Nantaise de naissance. « Ça fait cinquante ans que je suis en Alsace. C’est une région qui fait rêver. Comme mon métier : faire rêver les gens. »