lundi 31 mars 2025
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Haguenau – Remettre le pied à l’étrier après des violences sexuelles

Parce que le cheval peut devenir le médiateur dans le processus de réparation après des violences sexuelles, Fanny Munch et Laure Schoehn se sont associées pour proposer de l’équithérapie avec les chevaux de Kauffer Equitation aux écuries Gottié à Haguenau.

Quand une psycho-motricienne formée à l’équithérapie, Laure, et une infirmière reconvertie en hypnothérapeute, Fanny, parlent de coup de foudre professionnel, c’est qu’elles ont à cœur d’aider leurs semblables. En l’occurrence, les « femmes ayant un vécu de violences sexuelles ou d’inceste ». Fanny est aussi la représentante bas-rhinoise de l’association SVS (Stop aux violences sexuelles). « Je me suis formée à l’accompagnement des victimes jusqu’à leur réparation », explique-t-elle. Praticienne en hypnose PNL (programmation neurolinguistique) depuis deux ans, elle consulte à l’atelier haguenovien Maux-à-mots où elle a rencontré Laure. « J’ai senti le potentiel du cheval comme support pour laisser s’exprimer des personnes classiquement renfermées, qui se protègent ou ont des émotions explosives. » Laure, quant à elle, travaille déjà trois jours aux écuries Gottié, et dans un SESSAD (service d’éducation spéciale et de soins à domicile) le reste de la semaine. Pour elle—et ses patients, des enfants et adultes atteints de troubles du neurodéveloppement, du comportement ou moteurs—« le cheval est un médiateur de thérapie physique, motrice, sensitive, psychique et relationnelle. Il permet d’appréhender la personne dans sa globalité pour trouver ce qui pose problème ». Toutes deux se sont inspirées de « SVS qui travaille depuis dix ans dans un centre équestre des Yvelines » avant de se lancer.

Une stratégie au quotidien

Accueillies dans le manège—où peu de lumière filtre, « un cocon confidentiel, un espace sécurisant » selon Laure—sur de gros ballons de gym, la première étape est de « pouvoir parler d’elles-mêmes, sentir leur respiration, s’ancrer dans le présent, briser la solitude ».
Fanny enchaîne : « Elles n’ont pas à raconter leur vécu. Nous leur faisons des propositions, il n’y a aucune obligation. L’idée est qu’elles repartent avec une stratégie au quotidien ». Toucher les chevaux, les brosser, les monter, le travail à pied, tout fera « écho aux violences sexuelles : si les femmes n’arrivent pas à prendre soin d’un animal, le peuvent-elles pour elles-mêmes ? Ou si le poney envahit leur espace, sont-elles capables de poser des limites ? » Laure sait de toute façon que « les chevaux perçoivent la façon d’être de la personne, sa pression artérielle ». À l’inverse, si l’un d’eux souffle, c’est peut-être qu’il est temps pour la femme aussi « de souffler, de se décharger ».

Premier atelier le 7 avril, infos Fanny 07 68 46 49 59 fannym.hypnose@gmail.com
ou Laure 07 89 07 47 55 ls.equitherapie@gmail.com

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