Haguenau – Revenir aux racines avec le barde Marc Paul Baise

Certains sont druides, lui est barde : dans un monde hyperconnecté, le Haguenovien d’origine Marc Paul Baise prône la connexion à la forêt et le retour aux pratiques ancestrales dans son livre Arbre ne dit mots, il les chuchote.

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Marc Paul Baise propose un chemin initiatique pour se reconnecter à la forêt. / ©DR
Maxi Flash : Marc Paul Baise, votre parcours de vie est-il entièrement lié à la forêt ?

Je suis un forestier refoulé de 70 ans à l’œil vif et au pied alerte. La forêt a toujours été présente en moi, j’ai vendu du matériel forestier, j’ai été chef de scierie en Côte d’Ivoire, puis j’ai fait dans l’édition notamment de livres de bricolage avant de devenir la plume acerbe de Gilles Pudlowski (critique gastronomique, NDLR). À force d’être en contact avec des chefs, j’ai ouvert mon propre restaurant. J’ai fini usé, et en 2013, je rencontre fortuitement Pascal Papillon, un professeur de yoga que je cite souvent et qui a fait des études indo-celtes. Je suis devenu élève druide, mais trop dissipé, volubile, un grand maître m’a dit : « Toi, tu es barde ». Et ça m’a plu.

Comment passe-t-on de barde à l’écriture d’un livre ?

J’ai fait un stage de sylvothérapie en Belgique. En fin de cursus, on nous a demandé de présenter notre chemin d’initiation, c’est celui qui se trouve à la fin du livre. J’aurais voulu en faire une thèse, mais c’était imbittable, alors l’année dernière j’ai décidé de reprendre ça sous forme de livre. J’ai initié beaucoup de gens, mais je ne peux pas les faire payer : on ne peut pas récolter de l’argent de ce que la nature nous donne. Alors le livre sert de produit d’échange.

Conseillez-vous aux promeneurs en forêt de faire un câlin aux arbres ?

Non, c’est une image de journaliste ! Les “cinq brindilles” dont je parle dans le livre permettent d’être en phase pour trouver votre arbre-maître—enfin, c’est lui qui vous trouve si vous êtes dans les bonnes dispositions. Il faut se séparer des téléphones et ne pas venir avec des amis, c’est un travail solitaire de repli sur soi-même. Ouvrez tous vos sens et vous allez être attiré, nous sommes tous émetteurs-récepteurs. Vous demandez alors l’autorisation à l’arbre de l’approcher, par le sud-ouest, car du nord viennent les intempéries. Je conseille toujours d’enlever les chaussures pour se connecter aux racines, qui captent la vitalité. Enfin, le magma de la terre va regonfler votre potentiel énergétique.