Haguenau – Sonia Weissenburger, la confiance fait avancer au Collège des Missions africaines

Elle a grandi dans une famille de professeurs passionnés avant de porter le flambeau elle-même et d’entrer au collège des Missions africaines de Haguenau pour enseigner le français : Sonia Weissenburger en est désormais la directrice, et avance pour et avec les enfants.

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La cheffe d’établissement à l’entrée du collège. / ©Dr

Elle se dit tombée dans la marmite toute petite avec des débats enthousiastes sur l’enseignement à la table familiale, mais elle fait les choses selon sa propre recette : une cheffe d’établissement qui garde son poste de professeur de français, en 4e, et de vie de classe, en 6e, c’est exceptionnel. Selon Sonia Weissenburger, « c’est le lien que je veux garder, les enfants inspirent tout. Il faut rester connecté aux générations qui nous alertent quand quelque chose ne va pas, et aussi par respect pour ce que je peux demander à l’équipe enseignante ».

Elle qui vient d’achever une formation de cadre dirigeant de 36 journées —sans supprimer une seule heure de cours à ses élèves !— a pris le poste de directrice en 2020 après six ans comme adjointe. Lorsqu’elle est arrivée aux Missions en 1998 à 24 ans, elle a été « frappée—et c’est toujours d’actualité—par la bienveillance extrême de l’équipe, les innovations pédagogiques, et la diversité du public accueilli ».

Des sport-études aux bilingues, à la section arts qui vient d’ouvrir, « l’idée c’était de proposer toujours plus et mieux pour accompagner l’enfant dans son projet personnel. Cela crée une entraide et une solidarité entre enseignants, beaucoup de dévouement et un soutien ressenti à une échelle incroyable, notamment quand je suis arrivée à la tête de l’établissement », sourit-elle. La preuve avec la quarantaine de professeurs transpirant au poste tartes flambées de la kermesse !

Les professeurs ne comptent pas leurs heures, comme lors de la kermesse. / ©dr

Les demandes des enfants exaucées

Et pour tirer le meilleur de chacun, Sonia Weissenburger n’a de cesse de découvrir et se former. En matière de pédagogie d’abord, avec de nouvelles interventions sur les réflexes archaïques pour les élèves, en plus de la sophrologie et des groupes de parole. Côté travaux, deux salles ont vu le jour dont une toute équipée pour l’éducation musicale ; l’ancien internat a été démoli pendant les vacances, pour donner vie « à une salle de théâtre, conférences et expositions, un vrai lieu pour la communauté qui me tenait à cœur ».

Dans la cour, les demandes des enfants vont être exaucées : des bancs, un jeu d’échecs géant, un espace herbe et hôtel à insectes. « On se doit d’être dans l’amélioration constante, et le jour où je n’aurai plus rien à apporter, il sera temps pour moi de laisser la place », assène la directrice. En attendant, pour elle, « les jeunes sont pleins d’espoir pour notre avenir, ils cherchent juste à ce qu’on leur fasse confiance ».