samedi 23 novembre 2024
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Hœrdt – Restaurer une ferme alsacienne et la faire labelliser

Le label de la Fondation du patrimoine est venu récompenser les travaux de restauration de la ferme de Jean-Luc Hamm à Hœrdt, la reconnaissance de sa persévérance et de sa passion pour les belles choses.

Achetée 600 000 francs il y a 35 ans, la jolie ferme ocre aux colombages rouges de la rue de la Wantzenau à Hœrdt n’a plus tout à fait la même valeur aujourd’hui… De l’état de ruine au label de la Fondation du patrimoine, les étapes se sont suivies au gré de l’abnégation et de l’engagement de son propriétaire, Jean-Luc Hamm.

« Moi qui ai vécu à la cité Rotterdam avec ma mère, dans une seule chambre pour trois, j’avais pour ambition d’acheter une maison. »

Stages de badigeon à la chaux

Mission presque accomplie lorsque la ferme — anciennement Acker comme en témoignent les inscriptions sur certaines pierres avec la mention 1852—est cédée. Mais il faudra trois ans pour pouvoir y habiter : « Tout était pourri, du sol où j’ai enlevé des tonnes de sable aux poutres de la charpente, il a fallu tout refaire. À notre image aussi, car les gens étaient petits à l’époque : on a dû surélever les plafonds et créer une descente au salon ». Un balcon intérieur en bois, un mur en briques, une alcôve gravée de mythologie alsacienne, tout respire l’authenticité.

Et quand l’intérieur a été achevé, ce fut au tour de l’extérieur, « délabré ». Jean-Luc Hamm ne rechigne pas à retirer le ciment lui-même, puis à alterner stages de badigeon à la chaux et emplettes de matières premières. Ici, des poutres de 200 ans d’une ferme vosgienne, là des tuiles de la chapelle de Sundhouse, ou encore un œil-de-bœuf chiné à Truchtersheim pour les écuries, où 17 carreaux en torchis ont été refaits l’été dernier selon la technique du palançon.

La double couverture du toit respecte les techniques d’autrefois avec des tuiles de récupération. / ©DR

Le label permet de déduire 50% du montant des travaux

Des exigences liées au label de la Fondation du patrimoine, pour lequel un architecte des bâtiments de France est passé : « Il aurait voulu des colombages marron, mais il a fini par donner son accord pour le rouge, qui est typique de toute la vallée du Rhin, énonce avec fierté le propriétaire. Pareil pour le toit, le cuivre est interdit, les tuiles dépassent et on comble à la chaux sans peindre dessous… » Une fois enregistré au patrimoine français des bâtiments, c’est 50% du montant des travaux déduits sur les revenus imposables. Une aide non négligeable malgré la lourdeur des démarches. « Ça a été une aventure incroyable, et ce n’est pas cher payé si on n’est pas pressé », sourit celui qui a encore des projets d’aménagements plein la tête. L’été prochain, le séchoir à tabac, et un jour, la grange. « Pour quand je serai à la retraite… »

 

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