Jacques Fortier, écrivain : « J’ai une dette envers les vrais historiens »

Jules Meyer, le détective né sous la plume de Jacques Fortier il y a six tomes, reprend du service dans Le crime de Gutenberg, paru en octobre aux éditions Le verger. De 1444, lorsque Gutenberg a (peut-être ?) inventé l’imprimerie à Strasbourg, à 1929 quand un mystérieux coffret est retrouvé puis volé, l’histoire nous promène dans l’Histoire.

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Jacques Fortier/©DR

Maxi Flash : Jacques Fortier, vous êtes plutôt journaliste ou romancier ?

Jacques Fortier : J’ai été journaliste pendant 40 ans aux DNA, à la retraite depuis trois ans, je suis plutôt écrivain maintenant. À partir de 2009, j’ai jonglé avec les deux, au rythme d’un livre tous les deux ans. J’ai plaisir à continuer à écrire, et à garder le lien avec le grand public, puisque le but est d’être lu dans les deux cas.

Êtes-vous plutôt Jules Meyer, détective, ou Heinrich Bach, historien, deux personnages de votre roman ?

J’ai une dette envers les vrais historiens, je m’y suis simplement intéressé en tant que journaliste. De la même façon, je n’ai jamais été détective, bien que certains articles soient des enquêtes. Toujours est-il que je me sens plus proche de mon camarade Jules, même s’il est plus jeune et énergique que moi, à force de le fréquenter, on s’apprécie mutuellement ! Ses enquêtes sont un mélange d’aventures imaginaires et de pages réelles de l’Histoire d’Alsace, que je veux les plus justes possible et qui me valent la confiance du lectorat.

Plutôt Sùppepàschtetle ou bouchées à la reine, référence à tous ces mots alsaciens traduits dans le roman ?

Je ne parle pas alsacien, mon fils est mon assistant linguistique ! Mais je tiens à ces passages, car le dialecte avait une forte présence entre les deux guerres. Trois livres sur cinq sont vendus en Alsace, mais des touristes les achètent aussi en souvenir, d’où la traduction.

Plutôt Vosges ou Strasbourg, plutôt Haut-Koenigsbourg ou cathédrale ?

J’impose beaucoup de déplacements à Jules, j’ai même offert une série de randonnées toutes saisons dans Les neuf sentinelles des Vosges ! Dans Le crime de Gutenberg, il s’aère moins ou alors dans les rues de Strasbourg des années 20… C’est toute une ambiance dans laquelle je me suis plongé avec des gravures, des photos anciennes. Personnellement la cathédrale de Strasbourg me touche plus, c’est une merveille d’art, qui reflétait le spirituel à l’époque de Jules, l’architecture aujourd’hui. Ce doigt pointé que je vois depuis ma fenêtre de Schiltigheim quand j’écris est une inspiration vers le haut.