Kia e-Niro : l’éclair de génie

Alors que l’ensemble des constructeurs se sont lancés dans la course à la fée électricité, Kia et Hyundai ont pris tout le monde de vitesse en proposant les premiers un petit SUV 100 % électrique. Le Kia e-Niro frappe un grand coup avec ses 400 km d’autonomie et ses prestations de premier ordre.

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L’un des principaux obstacles à une transition écologique profonde du parc autoroutier était, jusqu’à il y a peu, l’absence de solutions véritablement séduisantes et, surtout, raisonnablement abordables. Augmenter ad nauseam les taxes sur les carburants ne peut pousser le grand public vers d’autres technologies si celles-ci ne sont pas encore prêtes ou sont trop chères. La donne est en train de changer : après avoir boudé l’électricité, laissant à Renault-Nissan le rôle de pionnier, les grands constructeurs rattrapent à marche rapide leur retard, bien conscients qu’un important réservoir de croissance se trouve à portée de main.

Le groupe Hyundai en profite pour montrer toute sa capacité d’adaptation et son dynamisme : la firme coréenne, via Hyundai et Kia, est en effet le premier constructeur généraliste à proposer un petit SUV 100 % électrique, à travers le Kona et le Niro. Pour ces deux modèles très proches, le groupe a inauguré une nouvelle voie dans l’appréhension de la production d’une telle voiture. Avant elle, les constructeurs se trouvaient face à une alternative simple : prévoir un véhicule entièrement électrifié, comme Tesla ou Renault (Zoé) ou aménager une plate-forme technique thermique pour accueillir batteries et trains électriques, comme pour le Mercedes EQC.

Le Kona et le Niro ont été pensés dès l’origine pour intégrer les deux technologies. Cela permet de réduire les coûts de la première approche et de limiter les inconvénients de la seconde (surpoids, encombrement superfétatoire de certains éléments, optimisation très relative, etc.). Une telle approche permet au constructeur asiatique de dégainer un bloc de 64 kWh là où la concurrence déjà établie en est encore aux 40 kWh. Le Kia e-Niro est en effet disponible en deux motorisations : une classique de 39,4 kWh et une premium de 64 kWh. C’est au volant de la seconde que nous nous sommes glissés.

La bonne formule

Le Niro est un concurrent direct du Renault Captur, de la Peugeot 2008 ou du Nissan Juke. Il concourt ainsi dans la catégorie des petits SUV dont la destination principale est la ville. Sorti il y a peu, il profite d’un style résolument moderne. Le nouveau venu reprend de nombreux éléments esthétiques de la dernière Ceed, avec cette calandre fermée, ce capot galbé et ses lignes musculeuses. Seuls les phares arrière qui sortent de manière assumée déséquilibrent un peu un ensemble cohérent. Chacun jugera ce parti pris des designers à l’aune de son propre goût.

Kia a eu la bonne idée de ne pas en rajouter des tonnes sur cette version électrique, qui se différencie de la déclinaison originale par de simples inserts bleu électrique. Le Kia e-Niro ne sombre pas dans le futurisme outrancier. À l’intérieur, la proposition est toujours aussi séduisante, avec une belle alliance de technologies de pointe (écran tactile, instrumentation) et de classicisme élégant. C’est bien fini et valorisant.

Présence des batteries oblige, le e-Niro perd en habitabilité. Les places arrière, qui ne sont jamais très accueillantes sur ce segment, sont encore réduites et le coffre n’offre plus que 451 l de volume. Ce chiffre toutefois dans la moyenne des petits SUV représente à lui seul une belle prouesse. Dans les faits deux adultes trouveront place à l’arrière, mais il ne faudra pas en demander davantage. Les aides à la conduite sont nombreuses (avertisseur de franchissement de ligne, régulateur de vitesse adaptatif, freinage d’urgence, aide au stationnement, aide au démarrage en côte, etc.) et l’équipement des plus complets, comme de coutume chez Kia. Mention spéciale pour le frein moteur intelligent qui adapte le freinage en fonction de l’analyse du trafic par les capteurs placés tout autour du véhicule.

Vif comme l’éclair

La version la plus puissante de cet e-Niro développe 204 ch et 398 Nm de couple. Autant dire que nous sommes en face d’une petite bombe puisque toute l’énergie est disponible quasiment immédiatement. L’accélération est pour le moins musclée avec un 0 à 100 km/h avalé en 7,8 s. Le gabarit réduit du Niro couplé à la présence des batteries qui abaissent son centre de gravité lui confère un comportement de petit kart que ne renierait pas une Mini dans l’une de ses déclinaisons les plus sportives. C’est vif tout en étant rassurant, même si les pneumatiques ne rendent pas justice à ces belles capacités dynamiques.

Bien sûr, ce ne sont pas ces critères qui priment lorsque l’on souhaite acheter un véhicule électrique, mais le comportement du e-Niro, bien servi par un excellent amortissement, impressionne. Côté autonomie, véritable nerf de la guerre en matière de véhicules électriques, le SUV survolté de Kia tient ses promesses. Les 400 km d’autonomie annoncés ne sont pas qu’un argument commercial : nous avons même pu dépasser cette limite théorique (430 km environ) lors d’un trajet mixte sans faire vraiment attention à notre façon de conduire. Seul petit bémol, la recharge est limitée à 7,4 kW sur du courant alternatif. Sur une prise classique, elle prendra 29 heures, rendant le recours à un boîtier quasi indispensable : sur un système 100 kW en courant continu, la recharge de 80 % ne requiert plus cette fois que… 42 minutes ! L’e-Niro fait ainsi un quasi sans faute, mais l’addition reste prohibitive pour le commun des acheteurs : la version 64 kWh s’affiche à partir de 40 500 €. Même bonus de 6 000 € déduit, cela reste élevé, mais la révolution progresse.