vendredi 4 octobre 2024
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La vie meilleure d’Etienne Kern

En embarquant le lecteur sur les traces d’Émile Coué, Etienne Kern livre à nouveau un récit d’une grande sensibilité. Éditions Gallimard.

On l’avait quitté avec Les Envolés, le récit bouleversant de Franz Reichelt, un rêveur, au destin fracassé, autour duquel en écho, l’auteur avait convoqué les envolés de sa vie, de manière absolument poétique. En refermant le livre, on avait eu le cœur serré devant ces mots qui nous avaient ramenés aux propres fantômes de nos vies. Ce livre marqua nos esprits. Avènement d’une plume qu’il nous tardait de retrouver. C’est chose faite en cette rentrée où l’auteur revient avec La vie meilleure, titre alléchant et résonnant comme une promesse à donner à nos existences la lumière espérée. L’auteur s’intéresse cette fois-ci à Émile Coué, le célèbre inventeur de la méthode du même nom, dont la formule toute faite aura souvent servi de pare-feu à nos angoisses et nos hésitations.

« Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux »

De ce mantra favorisant la réussite ou la guérison, au choix, Etienne Kern s’est penché sur ce qui fit la renommée et la puissance de Coué, pharmacien de son état, se consacrant aux théories de la pensée positive. Un homme prêt à tout, au grand dam de son père et de la société encore corsetée, pour mener sa quête des cœurs et des esprits à sauver. Toute sa vie, secondée par une épouse aimante et compréhensive, il chercha le moyen, grâce aux mots, de soulager les maux. L’autosuggestion fut une idée qui jusqu’à sa mort, le hanta et qu’il ne cessa de défendre, avec une conviction qui pourrait être l’exemple premier de sa méthode.

Au travers de ce livre, on découvre ce personnage haut en couleur, qui à l’instar de Reichelt n’a rien de commun. Etienne Kern aime les rêveurs, ils ont ce supplément d’âme qui le touche et les rassemble. C’est profondément la même quête menée par les deux hommes qui s’écrit ici. Entre Émile et Étienne quelque chose s’est noué, une intimité s’est installée, celle d’employer les mots comme des onguents, celle d’accorder une place de choix au pouvoir de l’imagination. C’est en tout cas le pouvoir de ce livre, celui de nous amener à vérifier grâce à la poésie et à la douceur qui s’en dégagent le pouvoir des mots sur nos vies.

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