vendredi 4 octobre 2024
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Achat immobilier : lancez-vous !

Agent immobilier dans le Sundgau, Jérôme Broglé a ouvert sa première agence il y a 25 ans. Avec cette expérience et sa casquette de président Grand Est de la FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier), il jette un regard expert sur le marché immobilier de la rentrée.

Le marché immobilier a connu des hauts et des bas ces dernières années, où en est-on ?

Jérôme Broglé : Il faut intégrer un premier point, c’est le post covid. En 2020, on a eu un phénomène d’activité exceptionnel, parce que cette pause imposée a fait réfléchir à l’inadaptation des logements, tout comme le développement du télétravail. Il y a eu un afflux massif d’acquéreurs, stimulés par des taux d’intérêt uniques, de 1%. Mais pendant deux ans, nous n’étions pas dans une croissance normale ! De fait, il n’y avait pas assez d’offres par rapport à la demande, et les prix ont augmenté mécaniquement. Et puis, très brutalement, les taux d’intérêt sont repartis à la hausse, les banques ont demandé des apports personnels, sans compter l’inflation et la situation anxiogène: le marché s’arrête fin 2022.

Et maintenant, la conjoncture est-elle favorable ?

Depuis mars, on observe une détente sur les taux d’intérêt proches de 3,5%–ce qui est bon, entre nous—et les banques sont plus enclines à prêter avec des conditions d’apport autour de 10%. Et arrive un nouveau moment de flottement avec la dissolution de l’Assemblée nationale ! L’attentisme dure jusqu’au 2e tour des élections, le marché se redétend. Les vendeurs ont aussi compris que les conditions de 2020 étaient passées, ils s’adaptent, acceptent la négociation…

Un jeune couple d’actifs avec un enfant souhaite acheter, quels conseils lui donneriez-vous ?

Dans sa démarche, le couple doit aller voir son banquier habituel, qui connaît sa situation, et leur définit une enveloppe budgétaire. Ensuite, il ne faut pas avoir peur de pousser la porte d’une agence, on est dans un rôle de conseiller, on discute, bricoleur ou pas, jardin ou pas, etc. On va les accompagner, peut-être les amener vers des alternatives comme des biens datés mais habitables, la douche à l’italienne attendra, etc. Je croise beaucoup de vendeurs et d’acheteurs paumés, ils ont d’autant plus besoin du recours au professionnel. Aujourd’hui, sur mon secteur on est 70 contre 30 il y a 25 ans. Or les indépendants, les agents mandataires, pas forcément issus du monde immobilier, n’ont pas les mêmes aptitudes que l’agent immobilier avec carte professionnelle, qui peut rédiger un compromis de vente. Aujourd’hui, je leur conseillerais de se lancer plus que jamais, parce qu’on sait où on en est.

Bon à savoir

La FNAIM a trois rôles : la formation, grâce à l’École supérieure de l’immobilier, fournir des moyens mutualisés, informatiques, de diffusion et un rôle de lobbying auprès des collectivités et des décideurs. Elle collabore avec les deux autres syndicats immobiliers, le SNPI et l’UNIS.

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