L’AS Hoerdt construit son avenir

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Les Bleus de Hoerdt sont premiers de leur poule en R3. Sportivement, tout va bien, et en coulisses la restructuration est en marche, emmenée par le coach Johny Roecklin et son projet à long terme.

La tribune est grande, les vestiaires sont beaux, la buvette tourne toujours aussi bien. L’AS Hoerdt a tout d’un « grand » club. Elle l’a été, et n’a qu’une envie, la redevenir. Pour cela, il a fallu se retrousser les manches. Par étapes. Par projets. Par coachs. Le dernier en date, Johny Roecklin, bien connu du côté de Schirrhein (trois passages, dont une montée en DH), est arrivé il y a deux ans et demi.

« On m’a demandé de restructurer tout ça, raconte l’entraîneur de l’ASH. On a commencé par un grand chamboulement, et puis on a construit. La première année on finit 4e de R3 avec un beau parcours en coupe. La saison dernière, on s’est mis trop de pression par rapport au recrutement, et on termine 5e. Cette saison, tout s’est mis en place, et ça se comprend mieux entre anciens et nouveaux. »

Résultat, les Bleus sont invaincus dans leur poule. À l’heure de ces quelques lignes, l’ASH a signé 7 victoires pour 2 nuls en 9 rencontres, avec seulement 4 petits buts encaissés. Johny apprécie : « C’est un premier retour par rapport au travail effectué. Maintenant, on sait que le championnat est très long, donc on est loin d’être arrivés à notre objectif. » Autrement dit, remettre le club en R2, « au moins ». L’ancienne « excellence » sera atteinte si l’état d’esprit reste le même.

Faire émerger les talents du coin

« Quand je choisis un club, je choisis un village. » La formule est belle, et Johny n’a pas le sentiment de s’être planté. Il est par exemple content de voir que le maire du village assiste aux rencontres dès qu’il en a la possibilité, y compris à l’extérieur. L’engouement – on ne va pas encore parler de ferveur, ce serait sans doute un brin exagéré – ainsi que l’activité – pour ne pas dire l’activisme – des bénévoles ont fini de le séduire. Et il entend bien rendre au village ce qu’il lui donne, en poussant vers l’équipe fanion les jeunes du coin. « La moitié de l’équipe a moins de 23 ans », note Johny Roecklin. « Et on va essayer de privilégier les joueurs du village, s’ils peuvent apporter quelque chose à l’équipe. » L’encrage hoerdtois est quelque chose de fort, et par le passé, les entraîneurs qui n’en tenaient pas compte ont rapidement dû rendre les clés ou composer avec des oppositions au sein du club.

Au comité, plusieurs joueurs ou anciens joueurs, plus ou moins trentenaires ont souhaité s’investir, preuve aussi d’un vrai dynamisme retrouvé. « Les manifestations extrasportives marchent toujours aussi bien», note Nicolas, au club depuis 20 ans. «Le tournoi de Pâques par exemple, c’est cinquante, soixante équipes. Aujourd’hui, l’ambiance est bien, il y a pas mal de bénévoles qui s’investissent, et les troisièmes mi-temps durent un bon moment… » Un élément évidemment important.

Sur les talons de Weyersheim

Dans le viseur, comment ne pas évoquer le grand rival d’en face : Weyersheim, qui évolue un échelon au-dessus (R2). Johny Roecklin affirme ne pas regarder où ils sont : « De toute façon, si on monte, on n’est pas sûr de les retrouver puisqu’ils vont peut-être monter aussi de leur côté », dégage en touche l’entraîneur. Mais la ferveur – là on peut le dire – de ces derbys d’antan va peut-être connaître un petit revival très prochainement : en coupe du Crédit Mutuel, si Hoerdt passe contre Herrlisheim le 9 décembre, le prochain adversaire ne sera autre que la SSW.

Pour toute la Basse-Zorn, ce serait l’un des événements sportifs de l’année.