Toutes les animations sont répertoriées sur le site www.friehjohr.com, coordonné par l’Office pour la langue et les cultures d’Alsace et de Moselle (OLCA). Fondé en 1994, il soutient les politiques de la Région Grand Est et de la CeA. Le week-end de lancement du Friehjohr aura lieu du 15 au 18 mars à Saint-Louis, avec des spectacles, des visites guidées et des concerts bilingues. Et le samedi 18 mars, les trophées des Schwälmele seront remis aux acteurs engagés au quotidien pour la culture régionale.
À Ohlungen, le film D’Goda et des spectacles à l’affiche
La soirée alsacienne organisée par l’association de Charité St-Georges d’Ohlungen sera cette année doublée voire triplée les 10 et 11 mars : d’abord une séance de cinéma avec le film D’Goda le vendredi, puis une soirée humour avec Christophe Voltz et chanson avec Robert Franck Jacobi le samedi, sous la houlette de Jacques Schleef, président des Amis de Summerlied.
Ohlungen marque le Friehjohr avec le retour au premier plan d’une affiche des années 1970 sur le bilinguisme, pouvez-vous nous expliquer ?
Jacques Schleef : En 2005, l’affiche grand format avait été déposée lors de la rénovation du foyer paroissial, et m’avait été confiée. À l’automne dernier, alors que j’envisageais de la donner au musée historique, le président de la Charité, Alphonse Fischer, me disait qu’il voulait la remettre en place. Donc j’ai proposé de lui donner un écrin culturel parce que c’est une affiche ancienne qui raconte une histoire de la langue, même si elle est un peu dépassée puisque les cigognes sont revenues en Alsace…
Le 10 mars, un documentaire de 1975 restauré en 2022 par Vincent Froehly sera projeté en sa présence et celle des réalisateurs, de quoi s’agit-il ?
JS : Vincent Froehly a remastérisé le film du docteur Louis Schittly, un sacré bonhomme de 85 ans, fondateur de Médecins du monde. Il en proposait la projection à Wissembourg à l’automne, un gros succès, on a donc convenu de refaire une séance—avec une surprise pour les spectateurs. D’Goda, c’est-à-dire la marraine en haut-rhinois, est un film parlant, avec des scènes amusantes, plein d’émotion, sous-titré en français. Il montre ce qu’était l’Alsace et que l’on voit disparaître sous nos yeux, c’était un peu prémonitoire…
Et le 11 mars, place à l’humour et à la chanson en alsacien !
JS : Oui, avec l’humoriste Christophe Voltz, il est animateur radio également, et propose le one-man-show Ich bekumm a Aff ! C’est le Raymond Devos alsacien, il est plein d’humour, de saveur, fin et un peu absurde. Puis viendra Robert Franck Jacobi, un des grands personnages de la chanson alsacienne à la carrière internationale. Son CD Fidèle à Brel, où il traduit ses chansons en alsacien, a mis le pied à l’étrier de Summerlied. Il en chantera des extraits, des adaptations d’Aznavour aussi et ses propres compositions. C’est un ciseleur de la langue alsacienne.
Réservations au 0612286609 ou par mail dgodacharite@gmail.com, au Foyer paroissial vendredi 10 mars à 20h 8€, samedi 11 mars à 20h 10€.
À Haguenau, les élèves d’ABCM Zweisprachigkeit brûlent les planches
L’école ABCM Zweisprachigkeit de Haguenau propose tout au long de l’année des ateliers de théâtre alsacien, de chant et de danse folkloriques à ses petits élèves en immersion alsacien-allemand, et profite du Friehjohr fer unseri Sproch pour les mettre en avant, le 31 mars dès 13h45.
Des enfants qui « jouent avec les grands sur les scènes de théâtre alsacien », c’est possible grâce aux ateliers dispensés par Daniel Hoeltzel, le metteur en scène du Théâtre Saint-Nicolas de Haguenau. Pascale Lux, vice-présidente des écoles ABCM Zweisprachigkeit poursuit : « Depuis 25 ans, nous sommes associés au théâtre dialectal avec Daniel qui vient deux fois par semaine, toute l’année, sur le temps périscolaire. Les enfants interviennent ensuite dans les pièces comme Barbarossa en décembre, et, dans le cadre du Friehjohr, ils iront partout avec Numme e Traum, à Schleithal (11/03), Oberhoffen (17/03), au Millénium (15 et 16/04) etc. »
Selon elle, « le Friehjohr mélange toute cette culture alsacienne qui nous est chère au niveau d’ABCM et que nous avons toujours promue à travers la langue régionale dans ses deux variantes, l’allemand standard et sa version dialectale ». Ainsi, des ateliers de danse folklorique avec le groupe d’Sauer Bieber ont aussi lieu et les chansons de Serge Rieger sont reprises par les enseignantes tout au long de l’année. Enfin, Manon Zinck prépare deux pièces de théâtre sur le temps scolaire, Bremer Stadt Musikante et 7 Geisle. Couplé au Marché de Pâques, le tout sera présenté le vendredi 31 mars à l’école ABCM Zweisprachigkeit, en présence des intervenants.
Les neuvièmes rencontres de l’immersion auront lieu les 24 et 25 mars, au centre culturel Saint-Thomas à Strasbourg. Organisées par l’Institut supérieur des langues de la République française (ISRLF) auquel ABCM Zweisprachigkeit appartient, elles donnent la parole aux parents et associations des écoles catalanes, corses, basques, bretonnes, occitanes et alsaciennes-mosellanes. Ouvert à tous sur inscription : islrf2023.sciencesconf.org