Chez moi, derrière la lune, hender’m Mond d’Heim, l’annonce d’une éventuelle « fin de l’abondance », ça ne nous fait pas peur.
Depuis toujours, on garde tout, s’geht nex verlorè (rien ne se perd) ! On ne jette rien, au cas où, wer weiss (qui sait) ça pourrait encore servir… Jedes Schnerel (la moindre petite ficelle), Papierschnepfel (chute de papier), Stoffspadel (reste de tissu), Holtzsteckel (bout de bois), jedi Nylon Tut (chaque sachet nylon) se garde comme un trésor.
D’ailleurs pour ces derniers, on a bien fait : d’àldè Coopétutè (les vieux sachets de la Coop) sont devenus de vraies raretés, des objets de collection ! Pareil pour le Zittungèpapier (papier journal) qui permet mille recyclages ! Une fois lu, sogàar dè Maxi Flash kann als Anfirblattel nutzè (même Maxi Flash peut servir d’allume-feu !)
Pour le reste, on répare, on rafistole, on recoud, on recolle, on rescotche même! C’est comme ça qu’on se retrouve, met nochgenajdi Hosè (avec des pantalons recousus) ùn gstopftdi Chaussetlè (et des chaussettes reprisées), ùff’m geerbtès Vélo (sur un vélo hérité) met em à gflecktès Rad (avec une roue réparée) ùn à zammègebabdi Schall (et une sonnette recollée) ! Il y aurait bien de quoi se faire traiter de Pfannispalder (littéralement de fendeur de centimes, de radin quoi !)
Mais, au-delà du fait que tout ça ressemble à des aldi Nübbè (vieilles manies), on peut affirmer à présent que ces drôles d’habitudes, héritées de nos ancêtres en même temps que la recette du Zemmetschnetzel (pain perdu à la cannelle), ne sont pas désuètes en cette période d’appel à la sobriété !