Ce phénomène se définit par l’incapacité de travailler pour cause d’ennui, d’absence de défis ou par désintérêt pour son activité. Le résultat est une déconnexion totale avec la notion de travail et son emploi. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce trouble psychologique, classé parmi l’une de ces nouvelles «maladies du siècle» n’est pas l’opposé du burn-out. Dans ce cas, ce serait l’absence de tâches signifiantes, plutôt que le stress, qui constituerait le principal problème d’un grand nombre de travailleurs.
Une vraie maladie ?
C’est peut-être même une maladie dont les symptômes pourraient mener jusqu’à la dépression et qui est susceptible de concerner un grand nombre de travailleurs. À commencer par les salariés des «bullshit jobs», ces métiers dont les tâches sont ressenties comme vide de sens, avilissantes voir absurdes. Le bore-out n’apparaîtrait que très rarement dans les métiers dont le principe est de mener à bien une tâche spécifique et concrète (ingénieure, boulanger, gendarme…) ou d’aider des personnes dans le besoin (médecin, professeur, emplois sociaux…).
L’anxiété du bore-out dépendrait donc directement de l’impact que l’on pense avoir dans son travail. Selon Christian Bourion, auteur du livre «Quand l’ennui au travail rend fou» et co-auteur d’une étude réalisée en 2011 sur le sujet, le phénomène du bore-out n’est pas récent. En France, ce sont essentiellement les collectivités territoriales qui ont « banalisé » l’ennui au travail. Cela s’explique concrètement par une politique d’embauche inadaptée dans le secteur public, avec des structures qui créaient des emplois « pour rendre service » plutôt que pour répondre à de réels besoins.
Malgré les exemples et les chiffres amenés par ces réflexions, le corps médical est plutôt partagé sur la reconnaissance du bore-out comme d’un véritable diagnostic. Plus connu des sociologues et des psychologues, cela rapproche le bore-out du burn-out qui avait mis plusieurs années à être considéré comme un vrai trouble psychologique.