samedi 23 novembre 2024
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Les chasseurs de CHEZ NOUS nourrissent les familles modestes

Notre chroniqueur Ambroise Perrin nous propose pour cette rentrée une série qu'il intitule « Ce jour-là (en Alsace !) j'étais là... ». Chaque semaine une intrépide plongée littéraire dans des textes qui jalonnent l'identité de notre région. Cela commence toujours par une date précise pour raconter, avec un peu de dérision, une petite histoire. La littérature ayant le privilège de ne pas vérifier si tout est vrai, il reste l'essentiel, amuser les lecteurs de Maxi Flash.

Le 1er mai 1922, c’est un lundi, journée calme, je me rends au bureau de mon journal, le Saint-Hubert-Club-Illustré. Notre revue mensuelle va tenir son Assemblée générale le 28 mai prochain, et je veux préparer la venue des sociétaires de toute la France. En Alsace, nous avons un correspondant très actif, il nous a écrit « à l’unanimité, les chasseurs et les non-chasseurs, les cultivateurs et les propriétaires ont le désir de maintenir NOTRE loi de
chasse ».

Voici ses arguments : « La chasse est une richesse nationale incontestée et le gibier est une ressource pour combattre la vie chère, car il est avéré qu’à l’ouverture de la chasse, CHEZ NOUS, le prix de la viande baisse sensiblement ». Il poursuit dans sa lettre
« la loi que nous possédons n’est pas une loi boche ni une loi féodale. La chasse en Alsace nous affranchit de nos voisins pourvoyeurs de gibier, les Allemands et les Autrichiens. Ainsi nous pourrons offrir des pièces de gibier appréciées et à bon compte, aussi bien dans les ménages riches que sur les tables des familles modestes. L’introduction CHEZ NOUS de la chasse banale occasionnerait la disparition du gibier en Alsace-Lorraine ».

Je prends la plume lui disant que la Commission spéciale de la Chambre lui donnera la parole pour qu’il exprime son opinion. Je l’invite également au banquet qui se tiendra le soir de l’Assemblée générale à Paris dans les salons du Palais d’Orsay, sous la présidence de Monsieur Henry Chéron, ministre de l’Agriculture.

Le prix a été fixé à 33 francs, taxe de luxe comprise. Je le prie également de saluer le président wissembourgeois Charles Dippacher ainsi que les nouveaux adhérents, Jules Kaltenbach de Colmar, et du Bas-Rhin, messieurs Camille Bronner, Joseph Burger, Adrien Chomet, Ernest Constant, Guillaume Fanus, Auguste Keith, Lucien Keller, F. Leopold, Léon Pflegler, Georges Ridinger, M. Schulz-Vettel, Jean Vonville et Amédée Vetter-Michel, fabricant de pâtés de foie gras à Schiltigheim, et dont la renommée s’étend à tout le nord de l’Alsace, de Haguenau à Wissembourg ; et s’il pouvait apporter quelques échantillons de sa production, nous serions heureux d’y goûter.

Revue Le Saint-Hubert-Club-Illustré, numéro 5, 20e année, 1922

Ambroise Perrin

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