Les échecs enchaînent les succès

Depuis la sortie de la série « Le jeu de la Dame », sur Netflix, les échecs vivent un nouvel âge d’or. Ces derniers temps, à défaut d’être praticable en club, le sport rencontre un succès retentissant sur Internet.

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Le cercle de Bischwiller en déplacement pour une compétition dans le Nord de la France - 2019 ©EFF

Le cercle d’échecs de Bischwiller a été créé en 1981 et fait partie depuis 2013 des clubs les plus primés en concours officiels. Au fil des ans, il s’est imposé comme un point de chute privilégié des joueurs alsaciens. Ce dernier regroupe plus de 200 licenciés, mais reste essentiellement fréquenté par un petit noyau d’élèves, autour duquel gravitent plusieurs profils très différents. 

De 3 à 104 ans, on y croise beaucoup d’éléments prometteurs et des joueurs professionnels originaires de toute l’Europe. Ici, contrairement aux idées reçues, la pratique ne s’essouffle pas… bien au contraire. Malgré le confinement. Roland Reeb, le président fondateur du club a tenu à maintenir ses cours en distanciel. Une solution d’urgence qui, bien qu’elle ne convienne pas à tous (notamment aux aînés), a le mérite d’être raccord avec l’actualité.

Un jeu qui évolue avec son temps

Qu’ils soient amateurs ou professionnels, tous les joueurs qui fréquentent le cercle de Bischwiller ont perçu l’impact de la minisérie de sept épisodes produite par Netflix, où une héroïne, prodige des échecs, évolue dans un sport presque interdit aux femmes. 

Depuis le succès du Jeu de la Dame, les recherches liées aux échecs ont explosé sur Google. Sur le site Chess.com, la fréquentation des nouveaux joueurs a bondi, passant de 20 000 nouveaux adhérents journaliers à 125 000 inscriptions en moyenne. Dans un article publié sur chess.com, le créateur du site affirme même que « Les échecs vivent leur plus fort engouement depuis la finale du Championnat du monde en 1972, qui opposait les USA à l’URSS. »

Et tous espèrent que ça dure

Comme ses confrères, Roland Reeb se réjouit du succès de la série. Pourtant, il craint que le soufflé ne retombe d’ici quelques mois, avant que la crise sanitaire ne prenne fin.
« Les vétérans du club ne viennent déjà plus depuis l’apparition du virus. Avec les fermetures fréquentes de la salle, il n’est pas certain que l’on voit un effet concret
apparaître »
, explique-t-il. Et le président de rappeler : « qu’importe l’âge, le sexe ou le niveau, les échecs s’adaptent à tous »