Les grands-parents, c’est toute une histoire !

Que l’on soit enfant, parent ou grand-parent, il y aura toujours une histoire pour s’identifier dans le recueil de dix-huit textes rassemblés par Christine Hélot et Astrid Ruff aux éditions La bibliothèque rhénane. Christine Hélot a été professeur d’université en sciences du langage, et a elle-même écrit un texte poignant.

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Christine Hélot est désormais la grand-mère heureuse de Fintan et Ciara.

D’où vous est venue l’idée d’Histoires de grands-parents ?

Christine Hélot : J’ai travaillé à New York, et dans une librairie, j’ai vu un livre, Eye of my heart, qui rassemblait 27 textes sur les plaisirs cachés et les périls d’être une grand-mère. J’ai trouvé des livres très inintéressants en français sur la question, et j’ai pensé l’étendre à des grands-pères. Avec l’aide d’une amie, Astrid Ruff, nous avons demandé à différentes personnes, écrivains, universitaires, psychanalyste, ancienne préfète, si la thématique de la grand-parentalité les intéressait. De mon expérience est aussi venu ce besoin d’écrire sur ce que j’avais vécu en perdant ma petite-fille, qui m’a mise dans une position où je faisais peur à tout le monde. Ça m’a coûté beaucoup, mais c’était très important pour moi.

On retrouve donc 18 auteurs, dont Jacques Fortier, Susie Morgenstern, François Kahn…

Oui, mais ils ne sont pas tous grands-parents, ils ont pu écrire sur leurs grands-parents, comme Eve Ledig qui livre un très beau texte sur la culture alsacienne. C’était important d’avoir aussi un regard en arrière sur la transmission.

À qui s’adresse le recueil ?

(Rires) Pas uniquement aux grands-parents, mais aussi aux nouveaux parents qui ont envie d’envoyer un message. C’est la réaction que nous avons eue en présentant le livre : parmi le public, beaucoup de jeunes femmes enceintes l’ont acheté pour l’offrir. Quand on devient parent, ses parents deviennent grands-parents, et une nouvelle relation naît.

Finalement, qu’ont en commun ces histoires selon vous ?

Au-delà de la transmission, la question du choix du nom des enfants, la relation entre parents et grands-parents, les souvenirs… Ces textes disent aussi beaucoup de la vie des séniors : quand on devient grands-parents, c’est une nouvelle étape dans sa vie, c’est une relation qui construit un futur et c’est pour ça que c’est si tragique quand on perd son petit-enfant, c’est le futur qui disparaît. Il donne aussi une image de familles très diverses, recomposées, indépendantes, éloignées, brouillées, etc. C’est un témoignage qui n’est surtout pas un guide de la parfaite grand-parentalité !

©DR