Les jeux vidéo au cinéma

Les liens entre l’industrie vidéoludique et Hollywood sont de plus en plus ténus. Les adaptations ont le vent en poupe, même si les critiques positives suivent rarement.

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En plus de vingt ans d’adaptations au cinéma, si on écarte le film pour enfants Detective Pikachu (2019), tiré de l’univers de Pokémon, presque aucun jeu vidéo populaire n’a dépassé les 44 % d’avis favorables sur le site de critiques Rotten Tomatoes (la référence des navets sur internet). Assassin’s Creed, Hitman, Max Payne, Doom, Super Mario Bros., Street Fighter, Resident Evil, Tomb Raider… on ne compte plus les adaptations décevantes. Pourtant, les studios insistent de plus en plus pour monter des projets avec de très gros budgets, même s’ils risquent le flop.

Une manne d’argent inépuisable

Même si la franchise Resident Evil portée par Milla Jovovich a su prouver sa rentabilité, avec 1,2 milliard de dollars engrangés en six films, rien n’y fait : la qualité des films reste très bancale. Lorsqu’il est question de jeu vidéo, les productions décevantes attirent toujours autant. Les joueurs se sentent généralement concernés par les sorties et se ruent dans les salles, quand bien même ils critiquent le film. Il existe évidemment des exceptions, comme Prince of Persia : les sables du temps (2010) ou Sonic : le film (2019) qui furent autant des succès critiques que commerciaux. Mais encore une fois, le profit n’est pas loin : la société SEGA, forte du succès du hérisson bleu sur grand écran a annoncé la semaine dernière un nouveau portage live-action de Yakuza, une série de jeux d’action très populaires au Japon.

Le jeu vidéo, c’est une affaire de connaisseurs

Jordan Vogt-Roberts, le directeur de l’adaptation de Metal Gear Solid, un autre monument du jeu vidéo qui sortira l’an prochain sur grand écran explique en partie la qualité des adaptations actuelles : « Il n’y a pas eu de bon film de superhéros pendant longtemps, et il a fallu attendre des réalisateurs qui avaient grandi sous l’influence des comics comme Sam Raimi, qui aimait vraiment Spider-Man. Parce qu’il y a une logique dans les jeux vidéo, un langage particulier que seuls les joueurs comprennent. Je ne pense pas qu’il y a déjà eu avant une vague de réalisateurs ayant été formatée de la sorte. »

Le succès des films originaux

Paradoxalement, les meilleures adaptations vidéoludiques ne parlent pas de jeu vidéo, mais en exploitent les codes à la perfection. Les sœurs Wachowski, par exemple, ont rendu un hommage vibrant à la communauté des geeks avec Matrix (1999). Edgar Wright, passionné du 10e art a lui signé le «meilleur film inspiré des jeux vidéo de tous les temps» selon les sites spécialisés, avec Scott Pilgrim (2010). Ces deux prochaines années, on attend encore un nouveau film Tomb Raider, Splinter Cell, Monster Hunter ou encore Uncharted.