Difficile d’expliquer le phénomène tant le concept est compliqué. Le succès d’un mème dépend de sa réplicabilité : des détournements qu’on pourra y appliquer et des codes humoristiques qu’il s’appropriera pour les détourner. Seulement voilà, les Mèmes empruntent souvent des éléments aux Mèmes précédents, les rendant ainsi rapidement incompréhensibles. Les forums comme 4chan ou 9gag formaient déjà le premier terreau d’une forme d’humour plutôt élitiste et volontairement disruptive. La plupart des Mèmes font référence à des éléments peu connus du grand public et sont destinés à une audience capable de lire entre les lignes.
Un catalyseur communautaire
Si, à une époque il suffisait de juxtaposer un texte blanc arial police 55 sur une image un peu marrante pour déclencher un ressort comique, les règles ont bien changé. Au fil du temps, en partageant et en additionnant leurs propres références, les utilisateurs se jouent de toutes les règles, s’affranchissent des conceptions admises et manipulent le cadre même de l’humour : imaginez le mot humour peint dans un cadre et décroché pour en faire un paillasson. Le sens du Mème se trouve dans son non sens, dans l’inutilité de son existence.
Faire passer de la pertinence dans l’impertinent
Les réseaux sociaux ont fait du Mème un incontournable de la culture Internet. C’est une contre tendance devenue tendance. Mais pour certains « initiés », au-delà de l’humour, les codes du Mème sont souvent utilisés pour transmettre une opinion ou un message politique. Alors, un Mème est peut-être une satire sociale, un non-sens éclairé, une école conceptuelle à la culture Monty Python ou un moyen de critiquer subtilement la société et les pensées dominantes.