Les nouvelles actions du CIDFF67

Le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles du Bas-Rhin existe depuis 1975. L’association fait partie d’une fédération nationale composée de 106 CIDFF. Elle intervient sur l’ensemble du département du Bas-Rhin. Entretien avec Josiane Peter, la directrice depuis 2002, pour évoquer le rôle du CIDFF67 et les nouvelles actions mises en place depuis cette rentrée de septembre. Le nombre de femmes qui font appel au CIDFF 67 est en augmentation chaque année.

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Maxi Flash : Quelles sont les missions du CIDFF67 ?

Josiane Peter : La mission du CIDFF67 est d’intérêt général et lui est confiée par l’État.

D’abord, nous sommes là pour informer sur les droits lors de permanences dans les différents locaux du département, à Haguenau, Bischwiller ou encore Wissembourg. Notre deuxième mission consiste à favoriser l’autonomie professionnelle et sociale des femmes, par un accompagnement à l’emploi car aujourd’hui encore les femmes rencontrent des freins particuliers. Ce sont souvent des problèmes de mode de garde, de mobilité. On travaille aussi la question de la mixité des formations et des emplois pour aider les personnes à aller dans des métiers traditionnellement masculins. Notre troisième mission est de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, ce que l’on appelle l’éducation à égalité, avec des interventions en milieu scolaire pour favoriser la prise de conscience et lutter contre les discriminations sexistes, pour faire en sorte de mieux vivre ensemble, garçons et filles.

MF : Quelques mots sur sa charte.

JP : Elle permet de mettre en avant les valeurs que l’on partage, au service des femmes et des familles, de pouvoir accueillir toute personne, quelle que soit sa situation, sa condition, sur le principe de neutralité. Quelle que soit sa situation.

MF : 10 000 femmes viennent vous voir chaque année. Pour quelles raisons ?

JP : Elles viennent pour en savoir plus sur le contrat de mariage, les démarches à effectuer, les procédures de divorce, pour savoir comment cela va se passer, quelles sont les possibilités qui s’offrent à elles. Nous faisons aussi de l’accompagnement psychologique. En cas de violence, elles viennent nous voir pour savoir si elles peuvent quitter le domicile, quelles sont leurs possibilités, pour connaître la loi. Nous avons aussi développé, grâce au soutien les collectivités de l’État, des permanences de proximité pour permettre aux personnes d’avoir un contact avec un professionnel, certaines situations sont relativement complexes et ne peuvent pas être traitées sur Internet ou par mail. Le numéro du standard est le 03 88 32 03 22.

MF : Quelles sont les nouvelles actions mises en place pour cette rentrée ?

JP : Il y a le BAIA : Bureau d’Accompagnement Individualisé des Aidant(e)s. Cette action déployée sur Haguenau et Wissembourg vise à accompagner aussi bien individuellement que collectivement un public en situation d’aidance dans plusieurs domaines (juridique, professionnel…) des personnes qui consacrent beaucoup d’heures aux autres. Et le BAIE : Bureau d’Accompagnement Individualisé vers l’Emploi. Cette action à destination des femmes est déployée sur Haguenau et Wissembourg, c’est un accompagnement individuel et collectif à l’emploi. Sur Haguenau, dans les nouvelles actions qui viennent de démarrer, il y a l’accompagnement des femmes et des enfants victimes de violences. Nous pouvons dire que nous sommes un plateau de services, des services gratuits et confidentiels (le seul service payant est la médiation familiale).

MF : Quel est votre regard sur la situation des femmes aujourd’hui ?

JP : Les femmes prennent davantage la parole aujourd’hui, elles sont moins invisibles qu’à une période. Il y a peut-être un meilleur climat pour entendre un certain nombre de choses, sur le harcèlement, les comportements, les discriminations que l’on peut retrouver au travail ou dans la rue. Je crois qu’aujourd’hui la société peut entendre ce que les femmes ont à dire. C’est une avancée, mais il faut rester vigilant parce que l’on peut très vite revenir en arrière. Aujourd’hui, si les femmes parlent, c’est pour être entendu, elles parlent « pour », elle ne parle pas « contre », pour mieux vivre ensemble.