Il est difficile de résister à sa couleur jaune poussin qui vient à point en un mois manquant de lumière. On ignore souvent que cette fleur s’appelle à tort mimosa : il faudrait en fait l’appeler… acacia argenté. Mais qui aurait envie de se plier à cette exigence alors que le mot mimosa sonne si joliment à l’oreille, et que l’on a même inventé le mot « mimosiste » pour désigner les horticulteurs qui le cultivent ? Ils sont une centaine à produire, dans les massifs de l’Estérel et du Tanneron, les huit millions de bouquets envoyés chaque année dans le monde entier.
Le mimosa est la fleur officielle de Mandelieu-la-Napoule, ville des Alpes maritimes située non loin de Cannes, qui chaque année le célèbre durant une semaine en février. Le sud de la France a sa route du mimosa qui va de Bormes-les-Mimosas à Grasse, sur 130 kilomètres, une longueur qui correspond à celle de la route du vin d’Alsace. À chaque région de France ses atours !
C’est l’explorateur James Cook qu’il faut remercier d’avoir eu le génie d’importer d’Australie cette fleur au 19e siècle, de l’implanter dans le sud de la France où les températures sont clémentes et les gelées rares. Des exceptions restent possibles : ainsi, en février 1929, le froid et le gel décimèrent les cultures et face à cette adversité, il fallut replanter le mimosa.
Dans sa boutique strasbourgeoise, Caroline Eckendoerffer, réalise ses bouquets et ses compositions, avec la main sûre de la passionnée : comme artisan fleuriste, elle obtint le Fiacre d’or 2017 (qui récompense la meilleure entreprise fleur de France). Elle remporta aussi le titre de Madame artisanat 2021 qui désigne le meilleur artisan d’Alsace.
Caroline est tombée petite dans la passion des fleurs : elle a grandi dans les parfums des roses anciennes qui fleurissaient au jardin de ses grands-parents à Rosenwiller, près de Rosheim, où elle vit. Depuis, sa passion des fleurs est restée identique. Elle fut longtemps une spécialiste des roses, avant de créer son label dans sa boutique strasbourgeoise « Ma plus belle histoire ».
J’aime faire entrer le mimosa en ma boutique en janvier, dit-elle. Le mimosa représente pour moi le premier rayon de soleil de l’année. Sa fleur d’un jaune éclatant inonde de couleur les intérieurs. C’est un plaisir de voir éclore ses petits pompons. Pour moi, c’est vraiment la fleur française par excellence ! J’aime travailler cette fleur, en bouquets ou en compositions, car elle est le premier rendez-vous fleuri de l’année.
Caroline mélange le mimosa à bon nombre de fleurs, notamment à celles annonciatrices du printemps : tulipes, renoncules, anémones et jacinthes. Dans la composition réalisée sur la photo, elle a marié le mimosa avec des roses, de couleurs blanches et roses, elle a ajouté les gerberas blancs, et apporté une dernière petite touche de blanc avec un brin de gypsophile.
Dans le langage des fleurs, le mimosa est l’emblème de l’amitié, de l’élégance et de la certitude. Il symbolise également l’énergie féminine. Pour cette raison il est l’emblème de la Journée des droits de la femme le 8 mars. Et ce depuis 1946.
Si vous vous rendez au carnaval de Bâle (du 27 février au 1er mars), vous recevrez du mimosa offert par les bàsler Wàckes (les voyous bâlois): ils en distribuent debout sur leurs remorques tirées par des tracteurs et rappellent que cette fleur du soleil va nous réjouir jusqu’en mars.
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L’info en plus
Comment maintenir le plus longtemps possible le duvet des pompons, qui se rétracte généralement dès lors que l’on rentre le mimosa au chaud ? Voici un truc surprenant et efficace : il est conseillé de raccourcir légèrement les tiges du mimosa, puis d’écraser le bout des tiges à l’aide d’un marteau ou d’un objet aplatissant, avant de les mettre dans un vase contenant de l’eau tiède, voire chaude, légèrement sucrée.