mercredi 11 décembre 2024
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Les sages-femmes se sentent oubliées

Justine Schoeffel est sage-femme depuis dix ans à la maternité de Haguenau. Elle explique à Maxi-Flash pourquoi elle et ses collègues ont manifesté, le 26 janvier dernier.

Des effectifs pas adaptés, des salaires trop bas : les blouses roses ont manifesté partout en France. À Haguenau, elles étaient 38, soit tout le service de la maternité du Centre Hospitalier, à s’être mis en grève. « C’est la troisième à laquelle je participe depuis que je fais ce métier », lance Justine Schoeffel. Membre de l’Organisation nationale des syndicats des sages-femmes (ONSSF) et de la CFDT, la jeune femme de 34 ans exprime la lassitude et la fatigue d’une profession en quête de reconnaissance. « Les sages-femmes exercent une profession médicale au même titre que les médecins, les dentistes, sauf que nous sommes très peu reconnues au sein même du milieu médical et souvent assimilées au paramédical», explique-t-elle. Pourtant : « Nous avons une responsabilité de vie et de mort sur le bébé et la maman. Et nous allons devant la justice comme tout professionnel de santé lorsqu’il y a un problème ». Pour devenir sage-femme, il faut cinq ans d’études, une année de médecine et quatre années d’école. Il aura fallu attendre 2015 pour que le diplôme soit reconnu comme un master.

Des femmes qui s’occupent de femmes 

Sortie d’école, une jeune diplômée gagnera 1.650 euros environ. Après dix ans de métier, Justine Schoeffel plafonne à 2.100 euros mensuels. « Les étudiantes choisissent ce métier par vocation, mais les salaires qui ne suivent pas, les démotivent. Les gens pensent qu’on fait gouzi-gouzi avec les bébés, c’est faux. De la puberté à la ménopause, nous suivons les femmes et leur intimité », défend la jeune femme. Des femmes qui s’occupent de femmes : serait-ce l’une des raisons du mépris qui entoure parfois la profession ? «Maltraiter les sages-femmes, c’est maltraiter les femmes», pose Justine Schoeffel. «Nous ne sommes que 24.000 en France et nous avons du mal à nous faire entendre. On se sent oubliées», regrette-t-elle. Au printemps, pour se faire entendre, Justine Schoeffel participera pour la CFDT aux négociations du Ségur de la santé.  

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