En passant par Marienthal, sur la route de Haguenau, la basilique Notre-Dame attire le regard. Mais juste en face, le Carmel du Sacré-cœur aussi : c’est en poussant la porte de la chapelle consacrée en 1895, que la spiritualité fait sens. Sœur Odile a répondu à l’appel, en 1979, quand elle est entrée au Carmel.
Originaire de Colmar et enseignante pendant sept ans, elle explique son choix : « J’ai voulu laisser la première place au Seigneur. J’aurais pu le réaliser à l’extérieur, mais mes activités n’auraient pas suffi à combler ma vie. J’ai ressenti ici que le temps ne s’écoulait pas n’importe comment, la prière donnait du sens ».
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Seul Carmel en Alsace, Joséphine Jenner de Haguenau l’a fondé en devenant Sœur Marguerite. Il se compose d’une maison, d’un grand monastère, d’un jardin, de forêt, de prés et d’un cimetière. Malgré la place, « notre mission n’est pas d’accueillir des pèlerins, mais de prier. Quelques personnes viennent faire une retraite, mais il faut accepter le silence », explique Sœur Odile. « Le côté solitude, mais aussi vie communautaire »
l’ont attirée et s’expliquent par les origines dans le désert d’Israël, sur le mont Carmel : des croisés ont vécu en ermites, mais ensemble. Dix sœurs vivent à Marienthal, elles ont de 60 à 86 ans. La prieure est « élue pour trois ans et anime la communauté, elle organise le côté pratique ». Elle est assistée de trois conseillères, et le travail est réparti entre les sœurs aidées de bénévoles : « entretien de la maison, cuisine, atelier couture, accueil, économat, gestion informatique, infirmière… »
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Une vie rythmée par les offices
Les règles de cet ordre contemplatif ont quelque peu évolué avec la société, et si « on entrait en monastère pour y rester toute sa vie », désormais les contacts extérieurs pour « des commandes d’aubes, de nappes brodées ou d’étoles, les visites chez le dentiste ou pour s’acheter des chaussures » sont possibles, détaille Sœur Odile.
Pour autant, la vie est rythmée par les offices entre 6h15 et 21h15, avec une messe quotidienne ouverte au public à 8h15. Si la chapelle a du mal à se remplir, sœur Odile répond au futur de la communauté par « un grand point d’interrogation » et un sourire. « Beaucoup cherchent, certains continuent de croire. Quelle que soit l’évolution du monde, la raison pour laquelle on a choisi cette voie compte toujours : nous sommes rassemblées ici pour porter le monde dans la prière, c’est une responsabilité. »