Bill Gates remet ses choix et ceux de son entreprise en question. En plus du relatif échec commercial du Windows phone lancé en octobre 2010, Microsoft a commis la terrible faute de refuser le rachat d’Android en 2005 pour le prix de 50 millions de dollars. Une erreur d’autant plus regrettable quand on sait qu’Android (racheté par Google) est le pilier principal et le leader mondial du marché des smartphones et des applications mobiles. L’entreprise étant bien consciente de la mort du projet, depuis deux ans, le système d’exploitation du Windows Phone ne reçoit que des mises à jour de sécurité. La machine sera d’ailleurs débranchée le 10 décembre.
L’occasion ratée
Le marché du logiciel est très différent de celui du matériel. La concurrence est très vite effacée par une ou deux entreprises qui harmonisent tous les systèmes d’exploitation, il est très difficile de faire son trou sans écraser les autres : « Il n’y a de la place que pour un seul OS non-Apple », selon Bill Gates. Les développeurs d’applications et les constructeurs ont choisi Android.
Pourtant, en position de force sur le marché du PC, Microsoft avait toutes les cartes en main pour créer le système d’exploitation unique qui aurait pu équiper tous les smartphones concurrents de l’iPhone. Un manque à gagner de 400 milliards de dollars qui illustre le grand raté de Windows. Mieux encore: si les smartphones estampillés Windows avaient été aussi répandus que ceux d’Apple ou d’Android, Microsoft serait certainement et de loin l’entreprise la plus rentable au monde avec une présence active sur les secteurs du PC, du smartphone et du jeu vidéo.
Un aveu d’échec
L’entreprise a pris conscience de son échec au point de conseiller à sa clientèle “de passer à un appareil Android ou iOS”. Bill Gates est allé jusqu’à échanger son Windows Phone pour un appareil sous Android, des appareils qu’il reconnaît plus efficaces que ceux de Microsoft. Certains modules comme la sauvegarde de paramètres ou d’applications du Windows phone continueront de fonctionner jusqu’à mars 2020, mais l’entreprise déconseille l’utilisation des téléphones après 2019, car sans patchs de sécurité les appareils vont très rapidement devenir des cibles de choix pour les hackeurs.