« J’essaye de toujours avoir 14 ans »

Nicolas Mougin est une légende urbaine du roller. Des titres à la pelle, et à 39 ans, il vient encore de décrocher une médaille d’argent aux tout nouveaux World Roller Games à Barcelone, une sorte de Jeux olympiques de la glisse.

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Nicolas Mougin ©Romain Vieira

Les chutes, les blessures, il ne les compte même plus. Cela fait partie de son sport. Parfois, c’est quand même délicat à gérer. « Cet hiver je me suis fait les ligaments du genou pour la troisième fois… Et j’ai enchaîné avec un petit traumatisme crânien. Psychologiquement, c’était compliqué », reconnaît tout de même Nicolas Mougin, l’enfant de Marienthal et Haguenau où il a grandi.

3e de « son » NL Contest à Strasbourg, Nicolas se rebloque le genou il y a quelques semaines, juste avant les World Roller Games, les premiers championnats du monde organisés par la Fédération internationale. « Je n’arrivais plus à tendre la jambe », raconte l’Alsacien.

« J’ai fait tous les examens possibles, j’ai creusé le trou de la sécu en une semaine ! Et puis c’est revenu, j’ai mis une grosse attelle et c’est reparti. Barcelone, j’y serais allé de toute façon pour encourager les copains, et notamment Romain Vieira, un jeune de Drusenheim avec qui je m’entraîne. Finalement je me suis aligné… Je n’avais aucune pression, vu que j’étais déjà content d’être sur la plateforme et pas en bas. Et puis le mental et les 20 ans d’expérience ont compensé le manque d’entraînement… »

Continuer d’apprendre

Champion de France, d’Europe, champion du monde de roller artistique, et maintenant médaillé d’argent sur les premiers WRG en Roller Half-Pipe de l’Histoire, le palmarès est assez long pour qu’on ose demander s’il n’en a pas assez après toutes ces années à ce niveau. « Eh bien non ! (rires) En fait, contrairement à d’autres, je n’ai pas vécu du sport. Ma passion n’a jamais été dénaturée. C’est tellement génial que c’est presque une drogue, et puis je progresse encore ! Le Japonais qui a gagné les Games, Takeshi Yasutoko, c’est un extra-terrestre. Du coup, ça fait deux ans que je regarde ces vidéos, que j’étudie sa technique. On arrête jamais d’apprendre. » Le secret ? « J’essaye de toujours avoir 14 ans. Je n’arrêterai jamais. La compétition de haut niveau, oui, bien sûr, à un moment, il faudra bien. Mais il y a des façons plus cool de faire du roller. »

Vous le croiserez alors peut-être roulant dans les couloirs de la chambre des métiers, distillant des conseils aux artisans qui souhaitent transmettre leur entreprise. Un métier qui le passionne, l’enrichit. Tout est affaire de passion chez Nicolas Mougin.