C’est la première fois que la Maison de l’archéologie propose une exposition contemporaine. D’où vient l’idée ?
Gaëlle Rybienik : Avant, les expositions d’archéologie avaient toujours un propos scientifique, historique, chronologique, avec du mobilier de fouilles et des vestiges récents. C’était une volonté de ma part et de la municipalité d’ouvrir le regard, de redynamiser le parcours permanent, et de faire se croiser des publics différents. Pierre Gangloff est un habitué des expositions in situ, il les fait toutes en lien avec un environnement immédiat, il ne veut plus les murs blancs d’une salle neutre, mais préfère les châteaux, les bunkers, les églises, les musées. Il était intéressant pour une première approche chez nous que la transition se fasse en douceur comme un clin d’œil aux œuvres de notre collection.
Comment fait-on dialoguer deux époques aussi éloignées ?
GR : Pierre Gangloff a travaillé en connaissant parfaitement notre parcours, il a visité toutes nos salles et moi, j’ai sorti des œuvres de nos vitrines pour lui permettre d’exposer ses collections. Son exposition démarre dans notre salle temporaire, mais se développe dans toutes les salles du musée, avec des œuvres qu’il a sélectionnées, car il travaille vraiment sur l’histoire, la mythologie, les vestiges, les dieux…
Concrètement, les objets archéologiques se retrouvent-ils dans les peintures, dessins et gravures de Pierre Gangloff ?
GR : Parmi les techniques mixtes que l’artiste utilise, il y a par exemple des fragments d’ossements. Ces œuvres se trouvent dans la première partie de l’exposition sur la préhistoire, avec un parcours qui présente l’évolution du squelette des hominidés. En ce qui concerne les formes humaines, les fragments de silhouette sans tête, beaucoup se retrouvent à proximité de la divinité Mercure. Il utilise aussi énormément de métaux, d’inclusions, de plaques corrodées, et nous avons aussi beaucoup de fragments qui datent des châteaux forts médiévaux, du grès local aussi… Dans nos réserves, l’essentiel des collections représente des fragments, des tessons, tout comme ses œuvres, d’où le nom de l’exposition.
Ouvert de 14h à 17h les mercredi, jeudi, vendredi et premier dimanche du mois, renseignements au 0388803637.