Nord-Alsace – En finir avec les addictions

Dans plusieurs communes d’Alsace du Nord, des espaces de parole sont ouverts à toute personne dépendante à un produit. Les bénévoles, qui ont eu la chance de s’en sortir suite à une addiction, les accueillent avec bienveillance et se servent de leur expérience pour leur venir en aide.

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Les réunions d’Entraid’addict se déroulent dans une ambiance conviviale et chaleureuse.

Entraid’addict est une association implantée sur l’ensemble du territoire français. Elle compte 58 associations départementales, 228 lieux d’accueil et 47 000 bénéficiaires. Son domaine d’action couvre toutes les conduites addictives, y compris celles concernant l’alcool, les stupéfiants, le tabac, les médicaments, les jeux, le sexe et autres.

L’accompagnement se base sur l’écoute, l’orientation vers des structures de soin, et l’animation d’espaces de parole. Lors de ceux-ci, chacun peut s’exprimer librement, être écouté et compris, trouver de la motivation et des encouragements. La plupart des bénévoles ont connu la dépendance, ou l’ont vécue à travers l’expérience d’un proche. En Alsace du Nord, les lieux d’accueil se situent à Haguenau, Bischwiller, Herrlisheim, Schirrhein et Gundershoffen. Des espaces de parole sont accessibles, sans rendez-vous, à toute personne dépendante et à son entourage.

Les bénévoles de l’association sont toujours prêts à accueillir et informer ceux qui ont besoin d’aide. / ©DR

Environ un quart des adultes ont une consommation d’alcool qui dépasse les repères préconisés

À chaque réunion, une quinzaine de personnes vient poser des questions ou demander de l’aide. Les bénévoles dédramatisent leur situation : « Les bénévoles ont été en contact direct ou indirect avec une conduite addictive, donc, lorsqu’une personne arrive, c’est un peu comme un frère ou une sœur que nous accueillons », déclare le président départemental, Jean-Marie Lecot. Au cours des réunions, chacun peut partager son expérience et repartir avec un fardeau allégé. Le président constate que les raisons qui entraînent des conduites addictives sont variées : perte d’emploi, séparation, blessures liées à l’enfance…

Un produit, souvent l’alcool, est alors consommé pour compenser la douleur. Après avoir été aidées par l’association, certaines personnes souhaitent devenir bénévoles.

« Nous sommes riches d’émotions que nous n’avons pas su contrôler. Nous sommes parvenus à trouver une autre façon d’être acteur de notre santé, et nous sommes heureux d’aider les autres », conclut Jean-Marie Lecot.