On Ruffet le match #36 La géographie en s’amusant

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Sébastien Ruffet ©Hugo Cappa

A la lecture de ce titre, vous vous demandez sans doute ce qui me passe par la tête. C’est la page sport, on parle de sport, et pan ! De la géographie ?!

C’est un peu le syndrome baccalauréat qui m’étreint. Et puis des réflexions que j’entends ici ou là depuis quelques temps : « Ah nan mais je suis nul(le) en géographie moi, j’y arrive pas ! »

J’ai envie de dire, c’est normal. Pourquoi ? Parce qu’on perd tous nos repères. Quand j’étais jeune, il y avait encore de vraies coupes d’Europe de football ! Ah ! Voilà, on y vient au sport ! Quand vous regardiez la coupe de l’UEFA (l’Europa League actuelle), les clubs français tombaient sur le Skonto Riga, le Dinamo Tbilissi ou encore le Slovan Liberec. En Coupe des Clubs Champions (la Ligue des Champions), le champion de France affrontait le Dinamo Zagreb, l’Etoile Rouge de Belgrade ou encore le FC La Valette.

Sachant qu’il faut donner toujours plus aux puissants, on a décidé qu’il faudrait trois, quatre, voire cinq clubs d’un « grand » pays pour que la coupe d’Europe soit attrayante. Tout en passant sur le fait que le vainqueur n’est pas forcément champion dans son pays, on s’est beaucoup trop habitué à voir Liverpool, Barcelone, Munich, Manchester ou Madrid, et on voit à peu près où ça se trouve. Je serais quand même curieux de savoir si vous savez tous situer Milan sur une carte de l’Italie ou Porto sur une carte du Portugal. Alors quant à savoir où sont les clubs « de l’est »…

Voyage, voyage

Heureusement qu’avec le basket, il nous reste encore des Vilnius, des Kaunas et autres Olympiakos pour encore voir exister une certaine forme de pluralisme sportif et géographique. Le plus triste dans tout cela, c’est que ces villes s’offraient une fenêtre, une vitrine sur l’Europe et le monde grâce à leurs clubs phares. Aujourd’hui relégués aux rangs de faire-valoir des tours préliminaires ou des « petites » coupes d’Europe, ces clubs pourtant à la riche histoire ont disparu de nos écrans. Et de nos cartes. Car avec un peu de curiosité, on pouvait vite se tracer une carte de l’Europe des clubs.

Et c’est ce qu’il y a de formidable avec le sport. Regardez, ici, en Alsace. Quand on joue dans les petits niveaux départementaux, on se retrouve dans des patelins dont on ignorait l’existence. On découvre de beaux petits villages, des routes champêtres, parfois des paysages. Comme l’on découvrait des capitales pittoresques, traditionnelles et accueillantes. Le sport, c’est aussi cela : pour peu que l’on ait les yeux ouverts sur le monde, il nous fait aussi voyager.

P.S. : à vous de retrouver les pays qui correspondent aux clubs cités dans la chronique !