On Ruffet le match – A la beauté

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Il est temps de changer. Je ne sais pas quoi, mais il faut changer quelque chose. Changer notre rapport au monde, aux autres, à la nature, au boulot, à la voiture, au chocolat. Le mur est face à nous. Et il est solide. Ce mur, on le construit nous-mêmes, jour après jour. En s’abreuvant toujours plus d’angoisse, de contrariété, de buzz, de débats, de démagogie sans pédagogie. On nous dit que les faits divers, les drames, les avis tranchés, c’est ce qui intéresse les gens. J’ai un doute. Ce qui les fait réagir, peut-être. Ce qui les intéresse vraiment, ce qui les alimente, c’est moins sûr.

C’est en se montant les uns contre les autres que l’on monte aussi ce mur. Toujours la faute de l’autre, et si possible, de l’étranger. Chaque brique de haine que l’on vient ajouter ne nous permet pas de regarder très loin dans l’avenir. La crise climatique – qui ne se débat plus – vient ajouter un petit coup de ciment. On le sait, mais on ne fait pas grand-chose. On va dire qu’on va attendre que les autres fassent quelque chose pour voir. Les autres.

Les belles âmes

Il y a aussi un phénomène qui me tracasse. On ne met pas suffisamment en valeur les gens qui travaillent bien, qui font les choses bien. En deux mots, les gens qui ont une belle âme. Du paraître, toujours du paraître, mais quand va-t-on récompenser ceux qui se donnent du mal, parfois dans l’ombre parce que ça leur va bien aussi. On suit massivement ces influenceurs et influenceuses qui n’ont qu’un seul objectif : rentrer le plus de tune possible. Et des défenseurs des océans passent pour des hurluberlus. Il y a énormément de personnes formidables, qui se bougent, qui agissent. Qui veulent un monde meilleur. Qui aiment sans rien attendre en retour.

Je pense à mes copains, jeunes papas, et à leurs petits bouts de chou. Je les imagine le soir chantonnant pour les endormir « What a wonderful world » de Louis Armstrong. Quelle tristesse se serait pour un papa de mentir à un enfant qui vient d’arriver sur cette Terre.