On Ruffet le match – Remettre les idées en place

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Sébastien Ruffet ©Hugo Cappa

Ce que j’aime avec le métier de journaliste, ce sont les rencontres. Il en est des drôles, instructives ou bouleversantes. Du genre qui vous met un coup de pied dans le derrière. Récemment, j’ai croisé Monique, maman d’un petit garçon handicapé à la naissance, et qui se bat chaque jour pour lui dessiner un avenir.

La naissance, difficile, l’annonce et la bascule pour la famille et le grand frère qui tape alors ses premiers ballons à Stotzheim. Et puis dans l’instant, on réalise qu’il faudra être là pour lui, toujours. Prendre le taureau par les cornes, et foncer sans réfléchir, tout faire, y compris mettre sa vie sociale et professionnelle entre parenthèses les trois premières années de sa vie.

Monique raconte ensuite dans un blog — compilé dans un petit livre sorti avant Noël — les regards, les défiances, les amis qui s’éloignent et ceux sur qui on peut compter. Le courage, aussi, de Jules, sa volonté d’avancer, de vouloir découvrir, apprendre. Ce petit gars de 12 ans fan du Racing — il a des roues décorées sur son fauteuil— qui vous prend par le cou pour faire une photo.

Un moment magnifique parce qu’il y aurait mille raisons de se plaindre, de larmoyer, de s’apitoyer sur son sort, mais non, il en ressort de la force, du courage, de l’espoir.

Vouloir plus ?

Bien sûr, on a tous de bonnes raisons de ne pas être heureux ou juste satisfaits. Il ne s’agit pas de comparer l’incomparable, et on a aussi le droit, même en étant en parfaite santé ou en ayant un toit et à manger, d’estimer qu’on peut avoir plus, qu’on peut faire mieux, qu’on « mérite » la crème de la crème.

Mais peut-être aussi que cette quête de l’absolu nous empêche d’être totalement heureux, justement. « Celui qui sait se contenter sera toujours content », disait Lao-Tseu. Mais l’autre sage, Balavoine, se demandait, lui, qui pourrait remplacer le besoin par l’envie. Deux écoles en somme.