Quand internet sauve la forêt amazonienne

À la suite des violents incendies qui ont touché l’Amazonie le mois dernier, l’application Ecosia, un moteur de recherche écoresponsable qui reverse 80 % de ses recettes au reboisement des forêts, est devenue numéro 1 sur l’App Store dans de nombreux pays, dont la France.

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Depuis sa création en Allemagne il y a 10 ans, Ecosia a permis de replanter des dizaines de millions d’arbres partout dans le monde, généralement dans des forêts vierges. Salué par tous ceux qui le connaissent, mais longtemps resté dans l’ombre de ses grands frères, « le moteur de recherche qui plante des arbres » est devenu l’une des applications les plus populaires au monde avec 250.000 installations par jour contre 20.000 en temps normal, dépassant même Snapchat, Instagram ou Messenger en nombre de téléchargements. Pour le directeur général d’Ecosia, Christian Kroll, ce record a un goût doux-amer : « Lors d’une réunion, les gens étaient très contents des chiffres, mais également tristes à cause des incendies de forêt. C’est donc à la fois un évènement passionnant et tragique ».

Pour les hommes et la nature

Le moteur de recherche reverse en effet 80 % de ses bénéfices à des programmes de reforestation actifs dans une quinzaine de pays, dont le Brésil, la Tanzanie ou Madagascar.

La plupart des revenus sont reversés à la WWF, et plus particulièrement au projet Rainforest, qui œuvre pour la préservation de la forêt amazonienne d’une manière plus large.

Pour le Brésil uniquement, Ecosia prévoit ainsi de replanter trois millions d’arbres dans les six mois à venir, dont un million dédié à protester symboliquement contre les projets de déforestation menés par Jair Bolsonaro, le président du Brésil. Ce projet de grande envergure aboutira à reconnecter des îlots de forêts, situés près de la bande littorale du pays. La survie d’une biodiversité endémique en dépend.

La recherche responsable

Ecosia n’est pas le seul moteur de recherche à mener des financements de ce genre. Créé par trois étudiants français en 2008, comme Ecosia, « Ecogine » est un moteur de recherche dont les revenus publicitaires sont redistribués à des associations à but environnementales. Le moteur français « Lilo » va encore plus loin : les projets se font selon l’envie de l’internaute. Petit plus, à l’instar de « Duck Duck Go », le moteur de recherche favori des utilisateurs de logiciels d’anonymisation, le site n’enregistrera pas vos données personnelles.

Grâce à la mise en lumière d’Ecosia, ces alternatives à Google prouveront peut-être, elles aussi un jour au grand public, qu’il est possible de concilier consommation d’Internet et gestes solidaires.