Votre passion, ce sont les végétaux. Comment s’est-elle exprimée tout au long de votre carrière ?
Le jardinologue : Mon cursus professionnel a démarré dans les années 70 au lycée agricole à Wintzenheim, avec une formation très pointue en production floricole. J’ai roulé ma bosse dans différents domaines puis je suis passé de l’autre côté en devenant prof, j’ai formé des CAP, BEP, BTS, des adultes, avant de prendre ma retraite en 2017. Le jardinage c’est une chose, mais mon éventail est assez large, la production, l’économie, les sciences agronomiques, le phytosanitaire, les biotechnologies, et les gens sont à l’affût d’informations… Je ne suis pas sur les réseaux sociaux, mais j’ai fait ma carte de visite comme élu dans ma commune, pour une mission fleurissement aménagement, et dans des associations comme Potagers en vie.

Concrètement, vous intervenez sur le terrain ?
Je suis là pour conseiller, orienter, accompagner les gens. Certains n’ont pas d’idée pour aménager leur jardin, ou le rénover, donc je les guide et ils font le travail. Ou alors je les oriente vers des professionnels du paysage, qui sont eux-mêmes intéressés parce qu’ils n’ont pas trois heures à passer avec un client potentiel. Je fais parfois de l’intérieur, comme végétaliser le hall d’accueil d’une entreprise, je propose un mur végétalisé avec des plantes épiphytes type orchidées et une lampe d’appoint. Je fais aussi l’inventaire des végétaux dans le jardin : certes le diagnostic de la maison est obligatoire, mais certains végétaux sont exceptionnels et donnent une valeur au patrimoine !

D’où vient ce terme, Jardinologue ?
Logos, c’est la science, du jardin. C’est jardiner avec des bases scientifiques, comment fonctionne le sol biologiquement, chimiquement. C’est là qu’il y a de la vulgarisation à faire. Souvent les gens pensent bien faire, comme prendre de l’eau de javel pour désherber, mais c’est toxique pour les végétaux, prenez du vinaigre blanc ! On peut aussi traiter les plantes par les plantes, avec des décoctions de prêles ou d’orties… Chez moi, je ne bêche jamais mon potager, je cultive sur foin, comme Le potager du paresseux—Didier Helmstetter était un collègue. Vous n’arrosez pratiquement pas, ce sont des techniques douces, ancestrales.
Renseignements par mail hortus68@orange.fr