Reichshoffen – La détresse environnementale des jeunes dans « Souviens-toi maman »

Elle a grandi entre Durrenbach et Morsbronn-les-Bains avant de faire ses classes au cours Florent à Paris, et de revenir caméra sur l’épaule avec son premier court-métrage tourné en Bretagne et à l’hôpital de Haguenau. Sophie Fillion, 25 ans, présente Souviens-toi maman à la Castine de Reichshoffen le jeudi 13 avril à 20h, un film de 22 min qui parle d’Eva, victime de dépression climatique.

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Dans les couloirs de l’hôpital de Haguenau. / ©Dr
Vous avez commencé par la danse, avez décroché votre diplôme d’architecte d’intérieur, qu’est-ce qui vous a finalement menée au cinéma ?

Sophie Fillion : Quand je dansais, je disais qu’il ne manquait que les mots… J’ai travaillé un an dans un cabinet d’architecte, mais j’ai toujours voulu être comédienne, donc j’ai fait le cours Florent. Avec le confinement en 2020, se forger en tant qu’artiste était dur, parce qu’on nous disait non essentiels, et avec des masques bleus, on ne peut pas montrer les émotions. J’ai fini ma formation en juin 2022, et depuis septembre, je fais partie d’une résidence de cinéastes en Seine-Saint-Denis, pour être accompagnée dans la réalisation en tant qu’autodidacte.

Comment est né le scénario de Souviens-toi maman ?

Pendant le premier confinement, j’entendais beaucoup les gens demander le retour à la vie d’avant, c’est quelque chose qui me révoltait en silence, parce que je me disais que notre vie d’avant nous a menés à ce point-là. Il faudrait peut-être penser à la vie d’après, notre manière de consommer, de traiter notre prochain, la planète, les animaux, pour que la vie humaine puisse perdurer et ne pas dégrader tout notre écosystème. Dans ma génération, on s’est remis en question, mais finalement ça a renforcé notre conviction d’artiste parce qu’on peut transmettre des choses au public à travers des émotions fortes. Ça a hanté mes nuits, j’ai fait un rêve récurrent pendant deux ans, avec des images très précises. En janvier 2022, j’ai couché ce rêve sur papier en une journée et c’est devenu le scénario du film.

La réalisatrice Sophie Fillion sur le tournage à Paimpol.
En clôture, vous ouvrez le débat autour de la solastalgie avec l’équipe du film…

Oui, le film a été autoproduit grâce aux dons des Alsaciens notamment, et je tiens à les remercier. Il y aura un buffet d’artisans locaux et un temps d’échange en présence de Guy-Dominique Kennel, Benjamin Steinmann, et Jean-Luc Hoffmann, mes parrains dans la vie et la profession.

L’équipe de bénévoles en pleine action. / ©Dr

Entrée libre sur inscription sur www.lacastine.com ou 03.88.09.67.00.