Sarah Meyer Mangold, sa cuisine fait twister l’Alsace

L’auteure du blog culinaire « Farine d’étoiles », la Colmarienne Sarah Meyer Mangold, vient de publier son premier livre. « L’Alsace végétale » (Éditions Ouest-France) est déjà un succès en librairie. Elle vit en région parisienne, mais revient fréquemment dans sa région qui inspire sa vie et ses recettes.

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D’où vient votre passion pour la  cuisine ?

Elle a toujours existé. Je suis née dans une famille de six enfants et j’ai beaucoup aidé à faire des petites choses à la maison et mon papa cuisinait beaucoup, de manière très libre, très instinctive. À l’adolescence, j’ai fait comme lui et après j’ai continué, c’est un vrai besoin. Je notais tout ça dans des petits carnets, j’y collais des photos et j’ai eu envie de partager mes recettes. En 2012, sur les conseils de mes jeunes sœurs, j’ai fait un blog.

La cuisine de votre papa était la même que celle que vous défendez ?

Oui, à l’époque, mes parents étaient déjà dans des mouvances « alimentation saine et bio », ma maman cuisinait également, elle aimait faire de jolies tables, avec de beaux objets, des poteries, celles que j’utilise dans mon livre. Il est certain que l’univers familial a eu des effets sur moi.

Que signifie pour vous une alimentation saine ?

C’est un mélange entre la gourmandise, des produits qui ont du goût, et des choix d’aliments qui vont faire du bien à sa santé et à l’environnement. Les enjeux actuels sont très importants, la protection de la planète, les circuits courts pour recréer du lien social. Ma cuisine est basée sur les fruits et légumes, ce sont mes fils conducteurs chaque saison pour proposer des assiettes à dominance végétale. Mais je ne suis pas exclusivement végétarienne, il m’arrive de consommer un peu de cochon quand je suis en Alsace !

Votre livre est loin de la cuisine alsacienne et de son taux de cholestérol incontournable, mais vous n’oubliez pas le chou notamment et des recettes autour de la choucroute.

C’est vrai que le terme « Alsace végétale » peut paraître un petit peu paradoxal, mais finalement pas tant que ça ; sur une table alsacienne, même si le petit lardon n’est jamais très loin, il y a quand même des légumes et depuis très longtemps.

Pour vous, l’appartenance à ce territoire, c’est important ?

Oui. L’Alsace est très présente en moi et ce livre est une manière de me rapprocher de notre région. Avec mon mari, un Alsacien du Nord qui a grandi entre Wingen-sur- Moder et Haguenau, nous transmettons les traditions alsaciennes à nos enfants, par la nourriture, la confection des petits gâteaux de Noël ou le kouglof, pas tous les week-ends, mais souvent. Chez nous, il y a toujours une touche d’Alsace, de jolis dessins de Guy Untereiner (que l’on retrouve dans l’Alsace Végétale et que j’ai un peu côtoyé plus jeune), des terrines de baeckeoffe. Nos poteries alsaciennes nous suivent ; j’aime les villages de potiers qui participent à l’identité de l’Alsace du Nord. Il était très important pour moi de les retrouver dans cet ouvrage.

Peut-on dire que vous twistez la cuisine alsacienne ?

Le livre a été fait dans une approche rigolote et différente de la cuisine typique de la région, mais on peut respecter les traditions tout en mélangeant les tendances.