dimanche 24 novembre 2024
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Schœnenbourg – Le théâtre alsacien, « une détente au quotidien »

Coiffeuse de métier, Stéphanie Weber-Hahn s’est lancée dans le théâtre alsacien à Schœnenbourg en 2019, avant de rejoindre le théâtre Saint-Nicolas de Haguenau et d’encadrer la troupe des jeunes de Schœnenbourg il y a deux ans. À 38 ans, elle vient d’être récompensée d’un Schwälmele au Friejohr ver unseri Sproch pour son engagement en faveur de la langue alsacienne.

L’alsacien est-il votre langue maternelle ?

Stéphanie Weber-Hahn : Non, ma maman est Allemande, et mon papa un Alsacien qui travaillait en Allemagne, nous avons toujours parlé l’allemand à la maison, et par la suite l’alsacien, avec mes grands-parents. J’ai passé ma jeunesse à Betschdorf, avant de rencontrer mon mari qui est de Schœnenbourg où nous avons construit. Mes deux filles de 8 et 12 ans parlent un peu l’alsacien, mais comprennent tout. C’est une erreur de notre part de ne pas avoir insisté, mais maintenant on reprend et elles parlent allemand avec ma maman.

Vous tenez un salon de coiffure à Schœnenbourg, mais qu’est-ce qui vous a attirée au théâtre ?

Il n’y a pas vraiment de raison, j’ai demandé au village s’ils avaient besoin de quelqu’un dans la troupe, pareil pour Haguenau. Mais je suis toujours allée voir du théâtre alsacien avant d’être sur scène. J’aime me mettre dans un autre rôle que moi-même, là je suis dans ma bulle et je m’amuse, c’est une détente au quotidien. J’aime autant jouer la comédie que le drame ou l’histoire. D’ailleurs nous préparons le grand projet sur la Libération qui aura lieu en juillet-août à Hatten, un spectacle extérieur où j’entraîne toute la famille, mari et enfants !

Stéphanie joue avec les troupes de Schœnenbourg et Haguenau. / ©Dr

Vous venez de recevoir un Schwälmele, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

J’étais super contente, la Région soutient les personnes qui s’investissent pour la langue alsacienne. Je ne me rendais pas compte à quel point c’était important et maintenant, c’est pour ça que je m’investis, c’est une reconnaissance du bénévolat sur mon temps libre…

Vous qui encadrez la troupe des jeunes de Schœnenbourg, les enfants sont-ils la solution pour faire perdurer l’alsacien ?

Oui, on essaie. Dans la section enfants, tous ne comprennent pas l’alsacien. Ils sont une dizaine entre 6 et 12 ans, on commence en octobre avec la lecture et la traduction d’une pièce—cette année, c’était du sur-mesure avec Bigoudi party qui parlait de mon travail. En décembre, on répète sur scène, et en février, la représentation. Après cinq mois intenses, je les revois pour une sortie où on essaie de parler alsacien… C’est un plaisir pour eux aussi ! J’ai un projet avec le périscolaire de Schœnenbourg pour faire du théâtre alsacien, et j’aimerais bien aller dans les écoles. Mais c’est très compliqué, parce que l’alsacien n’est pas reconnu au niveau académique.

Stéphanie avec Fernand Lutz qui a proposé sa candidature lors de la remise des Schwälmele en mars. / ©Dr
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